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mouvement d'agitation, fans le fecours du feu; celui que l'on obtient par la fublimation eft moins pur; & l'on pourra reconnoître fa grande pureté à un effet trèsremarquable; c'est qu'en le fecouant dans un tuyau de verre, fon frottement produit alors une lumière sensible, & semblable à l'éclair électrique; l'électricité est en effet la caufe de cette apparence lumineuse.

Le mercure répandu fur la surface polie de toute matière avec laquelle il n'a point d'affinité, forme, comme tous les autres liquides, des petites gouttes globuleuses par la feule force de l'attraction mutuelle de fes parties; les gouttes du mercure fe forment non-feulement avec plus de promptitude, mais en plus petites masses, parce qu'étant douze ou quinze fois plus dense que les autres liquides, fa force d'attraction eft bien plus grande & produit des effets plus apparens.

Il ne paroît pas qu'une chaleur modérée, quoique très - long-temps appliquée, change rien à l'état du mercure coulant (f); mais lorsqu'on lui donne un degré de chaleur beaucoup plus fort que celui de l'eau bouillante, l'attraction réciproque de fes parties n'eft plus

(f) Boërhaave a soumis dix-huit onces de mercure à cinq cents diftillations de fuite, & n'y a remarqué, après cette longue épreuve, aucun changement fenfible, finon qu'il lui a paru plus fluide, que fa pefanteur spécifique étoit un peu augmentée & qu'il lui est refté quelques grains de matière fixe. Dictionnaire de Chimie, par M. Macquer, article Mercure.

la

affez forte pour les tenir réunies; elles fe féparent & fe volatilisent, fans néanmoins changer d'effence ni même s'altérer, elles font feulement divifées & lancées par force de la chaleur; on peut les recueillir en arrêtant cet effet par la condensation, & elles fe représentent alors fous la même forme, & telles qu'elles étoient auparavant.

Quoique la furface du mercure fe charge des pouffières de l'air, & même des vapeurs de l'eau, qui flottent dans l'atmofphère, il n'a aucune affinité avec l'eau, & il n'en prend avec l'air que par le feu de calcination: l'air s'attache alors à fa furface & fe fixe entre fes pores, fans s'unir bien intimement avec lui, & même fans fe corrompre ni s'altérer; ce qui femble prouver qu'il n'y a que peu ou point de feu fixe dans le mercure, & qu'il ne peut en recevoir à cause de l'humidité qui fait partie de fa fubftance, & même l'on ne peut y attacher l'air qu'au moyen d'un feu affez fort & foutenu pendant plusieurs mois; le mercure, par cette très - longue digestion dans des vaiffeaux qui ne font pas exactement clos, prend peu-à-peu la forme d'une espèce de chaux (g), qui néanmoins eft différente

(g) Par la digeftion à un degré de chaleur très-fort & foutenu pendant plufieurs mois, dans un vaisseau qui n'est pas exactement clos, le mercure éprouve une altération plus fenfible; fa furface fe change peu-à-peu en une poudre rougeâtre, terreufe, qui n'a pus aucun brillant métallique, & qui nage toujours à la furface du reste

des chaux métalliques; car quoiqu'elle en ait l'apparence, ce n'est cependant que du mercure chargé d'air pur, & elle diffère des autres chaux métalliques, en ce qu'elle fe revivifie d'elle-même, & fans addition d'aucune matière inflammable ou autre qui ait plus d'affinité avec l'air qu'il n'en a avec le mercure; il fuffit de mettre cette prétendue chaux dans un vaiffeau bien clos, & de la chauffer à un feu violent, pour qu'en fe volatilisant le mercure abandonne l'air avec lequel il n'étoit uni que par la force d'une longue contrainte, & fans intimité, puifque l'air qu'on en retfre eft pur, & n'a contracté aucune des qualités du mercure; que

du mercure fans s'y incorporer; on peut convertir ainfi en entier en poudre rouge, une quantité donnée de mercure, il ne faut que le temps & les vaiffeaux convenables. On appelle cette préparation du mercure, précipité per f, & on ne peut obtenir cette poudre rouge ou précipité per fe qu'en faifant fubir au mercure la plus forte chaleur qu'il puiffe fupporter fans fe réduire en vapeurs. Ce précipité paroît être une vraie chaux de mercure.... d'autant qu'il ne s'eft fait que par le concours de l'air, il ne pèse pas autant que le mercure puifqu'il nage à fa furface; mais fon volume ou pefanteur abfolue eft augmentée d'environ.... on en peut dégager l'air auquel est dûe cette augmentation de poids, & faire la réduction de ce précipité ou de cette chaux fans addition dans des vaiffeaux clos, dans lesquels le mercure fe revivifie; l'air qui fe dégage de cette chaux de mercure, eft très-pur (ce qui eft bien différent de l'air qui fe dégage des autres chaux métalliques, qui est très-corrompu), & il n'y a point de perte de mercure dans cette réduction. Dictionnaire de Chimie, par M. Macquer, article Mercure.

d'ailleurs

d'ailleurs en pefant cette chaux, on voit qu'elle rend par fa réduction la même quantité, c'est-à-dire, autant d'air qu'elle en avoit saisi; mais lorsqu'on réduit les autres chaux métalliques, c'eft l'air que l'on emporte en lui offrant des matières inflammables, au lieu que dans celles - ci c'est le mercure qui eft emporté & féparé de l'air par sa seule volatilité (h).

(h) Ayant communiqué cet article à mon savant ami M. de Morveau, aux lumières duquel j'ai la plus grande confiance, je dois avouer qu'il ne s'eft pas trouvé de mon avis; voici ce qu'il m'écrit à ce fujet. << II paroît que la chaux de mercure eft une vraie chaux métallique, dans le sens des Chimistes, Stalhiens, c'est-à-dire à laquelle « il manque le feu fixe ou phlogistique; en voici trois preuves directes «<< entre bien d'autres; 1.° l'acide vitriolique devient fulfureux avec « le mercure; il n'acquiert cette propriété qu'en prenant du phlo- « gistique; il ne peut en prendre que où il y en a; le mercure « contient donc du phlogistique. Le précipité per fe de même avec «< l'acide vitriolique ne le rend pas fulfureux; il eft donc privé « de ce principe inflammable.

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2,° L'acide nitreux forme de l'air nitreux avec toutes les matières « qui peuvent lui fournir du phlogistique; cela arrive avec le mer- «< cure, non avec le précipité per fe; l'un tient donc ce principe, & « l'autre en eft privé.

3.o° Les métaux imparfaits traités au feu en vaisseaux clos avec « la chaux du mercure, fe calcinent pendant qu'il fe détruit; ainfi « l'un reçoit ce que l'autre perd. Avant l'opération, le métal imparfait « pouvoit fournir au nitre le phlogistique nécessaire à sa déflagration; « il ne le peut plus après l'opération; n'eft-il pas évident qu'il en « a été privé pendant cette opération »? Je conviens avec M. de Morveau de tous ces faits, & je conviendrai auffi de la conféquence qu'il en Minéraux, Tome III. Hh

Cette union de l'air avec le mercure n'eft donc que fuperficielle, & quoique celle du foufre avec le mercure dans le cinabre, ne foit pas bien intime, cependant elle est beaucoup plus forte & plus profonde; car en mettant le cinabre en vaiffeaux clos comme la chaux de mercure, le cinabre ne fe décompofe pas, il fe fublime fans changer de nature, & fans que le mercure fe fépare, au lieu que par le même procédé, fa chaux fe décompofe & le mercure quitte l'air.

Le foie de foufre paroît être la matière avec laquelle le mercure a le plus de tendance à s'unir, puisque dans le fein de la terre le mercure ne se présente que fous la forme de cinabre; le foufre feul, & fans mélange de matières alkalines, n'agit pas aufli puiffamment fur le mercure; il s'y mêle à peu près comme les graiffes lorfqu'on les triture ensemble, & ce mélange où le mercure disparoît, n'est qu'une poudre pefante & noire à laquelle

tire, pourvu qu'on ne la rende pas générale. Je fuis bien éloigné de nier que le mercure ne contienne pas du feu fixe & de l'air fixe, puifque toutes les matières métalliques ou terreuses en contiennent; mais je persiste à penser qu'une explication où l'on n'emploie qu'un de ces deux élémens, eft plus fimple que toutes les autres où l'on a recours à deux; & c'eft le cas de la chaux du mercure, dont la formation & la réduction s'expliquent très-clairement par l'union & la féparation de l'air, fans qu'il foit néceffaire de recourir au phlogistique; & nous croyons avoir très-fuffifamment démontré que l'acceffion ou la réceffion de l'air fixé fuffiroit pleinement pour opérer & expliquer tous les phénomènes de la formation & de la réduction des chaux métalliques.

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