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JE

E termine mon Ouvrage par ce quatrième volume. On y trouvera d'abord deux grands morceaux de l'Histoire Romaine, qui peuvent donner quelque idée des plus beaux temps de la République.Jeparle ensuite de la Fable et des Antiquités, mais en très-peu de mots. Letrajié sur la Philosophie est aussi très-succinct, eu evard à la matière. J'expose, sur chaque article, les rai ons que j'aie eues d'user de cette brièveté. La dernière partie de ce volume a plus d'étendur: elle regarde le gouvernement intérieur des Collèges et des Classes, et la manière de conduire les jeunes

gens.

J'avois eu dessein, et j'avois promis de dire quelque chose des Auteurs où l'on doit puiser la connoissance de l'Histoire, de marquer l'ordre dans lequel on les doit lire, et de donner à cette occasion un abrégé de l'Histoire ancienne. Ce dessein m'auroit mené fort loin, et on le trouve exécuté dans plusieurs livres. D'ailleurs on m'a représenté que les abrégés sont d'une médiocre utilité, et que je ferois mieux de m'appliquer tout d'un coup à l'Ouvrage, sur lequel j'ai pris une sorte d'engagement avecle Public. Il consiste à donner en français une histoire suivie des grands Empires des Egyptiens, des Assyriens, des Mèdes, des Perses, des Macédoniens, et surtout des différens Etats qui ont partagé la Grèce. Ma vue seroit d'y faire entrer une partie de ce qu'il y a de plus bean dans les Auteurs grecs et latins -soit pour les faits, soit pour les réflexions: et T'on sait que ces Auteurs renferment des richesses d'un prix inestimable.

AVERTISSEMENT DE L'AUTEUR.

Je sens bien qu'un tel Ouvrage, s'il étoit composé de meilleure main, pourroit être fort agréable, et qu'il seroit d'un grand secours, nonseulement pour les jeunes gens que je ne crois point devoir perdre de vue, et à l'égard de qui je me regarde comme responsable de mon loisir, mais encore pour une infinité de personnes du monde qui ne peuvent pas puiser dans les sources mêmes la connoissance de cette histoire, si digne pourtant d'une louable curiosité et si remplis de grand et si d'importans événemens. Mais j'avoue que plus j'envisage de près cette entreprise, plus je crains qu'elle ne soit en tout sens au-dessus de mes forces, et qu'il n'y ait eu de la témérité à moi d'avoir songé à m'engager dans une carrière si longue et si difficile. Je ne sais point ce que j'en pourrai fournir: mais je me prépare à y entrer sans délai, bien résolu de n'épargner ni mon temps ni mes peines pour satisfaire à l'attente du public, et pour lui témoigner ma reconnoissance du bon accueil qu'il lui a plu de faire à mon premier Ouvrage. C'est tout ce qu'il peut exiger de moi, et tout ce que je peux lui promettre.

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D'ENSEIGNER ET D'ÉTUDIER

LES BELLES-LETTRES.

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SUITE DE LA III. PARTIE.

DE L'HISTOIRE PROFANE.

TROISIÈME MORCEAU DE L'HISTOIRE ROMAINE. Espace de 53 ans, depuis le commencement de la seconde guerre Punique, jusqu'à la défaite

de Persée.

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Je prends pour troisième morceau de l'Histoire Romaine, ce que Polybe avoit choisi pour sujet de celle qu'il avoit composée : je veux dire les 53 années qui se passèrent depuis le commencement de la seconde guerre Punique, jusqu'à la fin de la guerre de Macédoine, qui se termina par la défaite et la prise de Persée, et par la destruction de son royaume.

Polybe regarde cet interyalle comme le beau temps de la République Romaine, où parurent. les plus grands hommes, où l'on vit briller les plus solides vertus, où se passèrent les plus grands et les plus importans événemens; en un mot, où les Romains commencèrent à entrer en possession de ce vaste Empire, qui dans la suite embrassa presque toutes les parties du monde connues pour lors et qui parvint par des progrès suivis et fort rapides à ce degré de grandeur et de puissance, qui a fait l'admiration de tout l'univers.

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Or l'établissement de l'Empire Romain étant, selon Polybe [l. 1. ], le plus merveilleux ouvrage de la providence divine parmi les hommes et ne pouvant être regardé comme l'effet du hasard et d'une fortune aveugle, mais comme la suite d'un plan et d'un dessein formé de loin, concerté avec poids et mesure, et conduit à sa fin avec une sagesse qui ne s'est jamais démentie: n'est-ce pas, remarque encore le même Auteur, une curiosité bien louable, et bien digne d'un esprit solide : de vouloir connoître en quel temps, par quels préparatifs, par quels moyens,et par le ministère de quels hommes, une si belle et si grande entreprise a été exécutée.

C'est ce que Polybe, l'historien le plus sensé que nous ayons, et qui étoit lui-même grand homme de guerre et grand politique, avoit montré fort au long dans l'histoire qu'il avoit composée, dont le peu qui nous en reste doit faire extrêmement regretter la perte. C'est aussi ce que j'entreprends de tracer dans ce morceau de l'Histoire Romaine, mais d'une manière fort courte et fort abrégée, en tâchant pourtant d'y faire entrer une partie de ce qui me paroîtra de plus beau dans Polybe, dans Tite-Live, et dans Plutarque, qui sont les sources où je puiserai pressoit pour que tout ce que j'ai à dire sur ce sujet, les faits mêmes, soit pour les réflexions que j'y joindrai.

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