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1715

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Vous porterez toute votre attention à prévenir & borner l'autorité ", que les Officiers des Jurifdictions, & les perfonnes puiffantes exercent fur les Collecteurs, pour fe procurer à eux, ou à leurs Fermiers, des cottes mediocres, & faire rejetter fur les autres Habitans la Taille ,, qu'ils devroient fupporter. C'eft de là 99 que font venues les Nonvaleurs, la difficulté dans les Recouvremens, les contraintes pour les foliditez enfin la ruine de plufieurs Taillables. Ce pouvoir injufte a eu des fuites trop malheureufes pour le laiffer plus long tems.

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,, LA multiplicité des Officiers créez depuis plufieurs années, & les differens Privileges de Nobleffe, & d'Exemption de Taille qui étoient attribuez à leurs Offices, ayant beaucop contribué à furchar,, ger les Taillables, dont j'ai les in"terêts extrêmement à cœur, la ,, fuppreffion qui a été faite d'une par

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tie de ces Offices doit tourner à leur décharge. Ainfi il eft de votre devoir de taxer d'Office ces Officiers fupprimez à une cotte juste

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;, & proportionnée à leurs Biens, fans 1715. néanmoins les furcharger.

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DESIRANT au furplus de rendre publique l'intention que j'ai de travailler au foulagement des Peuples ,,fatiguez depuis plufieurs années par differentes impofitions, & voulant » que tous les Sujets zélez me puif,, fent fournir des avis pour remédier " aux abus qui fe font commis juf,, qu'à présent, je fouhaite que vous envoiiez des copies de cette Lettre ,, aux Syndics ou Marguilliers de toutes les Paroiffes de votre Générali,, té, afin que perfonne n'ignore quel, les font mes difpofitions à cet é"gard.

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TRAVAILLEz donc inceffamment à ce que je vous mande. Donnez "" moi des marques de votre zele. Examinez les differens inconvéniens qui arrivent dans l'impofition de la Tail"le, les abus qui s'y commettent, & les remedes qu'il convient d'y ap " porter, pour rendre aux Sujets du Roi la justice qu'iis attendent. Vous ,, m'engagerez par là à vous donner ,, auprès de Sa Majefté des marquesde ma protection, & de la bienveillance particuliere que j'ai pour

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B. S "" vous..

1715.,, vous. Je fuis, Monfieur de Beauharnois, votre affectionné Ami. ,, Signé PHILIppe d'Orleans,

Sommes

qui ren

be Thre

fer.

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CETTE Lettre, dont Monfieur de Beauharnois fit d'abord répandre des Copies, fit ceffer le défordre, qui regnoit depuis plufieurs années dans beaucoup de Provinces. Il auroit été à fouhaiter que la fortune eût répondu de même dans le reste à la fage conduite & aux bonnes intentions du Duc Régent. Ses beaux projets amufoient la douleur des Affligez, & faifoient efperer un bien qui ne devoit pas arriver, puifqu'il eft encore à venir.

MAIS fi les chofes ne réüffirent pas frent dans en tout à la fatisfaction du Roiaume & de Son Alteffe Roiale, il rentra cependant dans le Thréfor des fommes affez confiderables pour remettre bien des chofes fur un meilleur pied. Il fut permis aux Collecteurs des taxes de recevoir les anciennes efpeces d'or & d'argent fur le pied de leur valeur intrinfeque. Un Edit ordonna à toutes perfonnes qui étoient chargées des Billets tirez fur le Threfor Général de l'Extraordinaire des Guerres par Monfieur Grancy de les envoyer à Monfieur le Blanc, afin qu'il difcernât les

faux des véritables. Le Tireur de ces 1715.
Billets avoit été Thréforier des Trou-
pes à Maubeuge, & s'étoit enfui dans
les Païs Etrangers, après avoir diffipé
une grande partie des deniers qu'on
lui avoit confiez. Son Alteffe Roiale
ordonna enfuite à Monfieur Defma
rets de fournir au commencement de
l'année suivante douze millions pour
être emploiez à l'ufage du Public. On
joignit à ce commandement une dé-
fenfe de fortir de Paris jufqu'à ce qu'il
eut rendu fes comptes. Monfieur de
Bercy fon Gendre, qui étoit à
Rouen, fut averti d'y demeurer juf-
qu'à nouvel ordre.

des Tron

pes.

LE Régent ne se borna 'pas à ces Réforme foins. Pour diminuer en même temps la dépenfe, les deux Compagnies des Mousquetaires s'étant affemblées le vingt-quatre de Novembre, par fes ordres, il leur fit déclarer que le Roi réformoit cent Moufquetaires, par Compagnie, de forte que des deux cens cinquante hommes qu'elles étoient composées alors, elles furent reduites à cent cinquante. La réforme des Gardes du Corps fut de quatre cens quatre-vingt hommes, & celles des Suiffes de quarante par ComB 6 pagnie

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$715.

Charges

pagnie, ce qui faifoit déja cinq mille hommes de moins. Les Compagnies des Gardes Françoifes furent réduites à cent dix hommes de cent vingt-fix qu'elles étoient. La Gendarmerie fut diminuée de dix hommes par brigade, & la Cavalerie de dix Maitres. Excepté quatre Regimens du Roi & de la Reine, les Dragons furent tous démontez. Les Carabiniers demeurèrent comme ils étoient. En un mot, la Réforme fe monta à près de vingt cinq mille hommes.

COMME le Maréchal d'Harcourt fe donnces. démit alors de fa Charge de Capitai ne des Gardes du Corps, le Duc d'Orleans jugea à propos de la donner à fon Fils. Monfieur de Ruffec. Lieutenant Général des Armées du Roi, fut nommé Sous- Gouverneur de Sa Majesté. Le Duc Régent fit le Chevalier d'Asfeld Controlleur Général des Fortifications, à la place de Monfieur le Pelletier de Soufy, & Membre du Confeil de Guerre. Le Marquis de Bonac eut ordre de partir pour fon Ambaffade de Conftantinople. Monfieur Buys, Ambaffadeur des Etats Generaux des Provinces Unies, eut fon audience de congé

du

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