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tience, tant de zèle et d'ardeur malgré des épreu; ves si cruelles et si souvent réitérées ?... D'ailleurs, pour rendre témoignage au mensonge, jusque dans les bras de la mort, il faut ne pas croire à un Dieu vengeur des faux sermens; il faut regarder l'éternité comme une fable, la divinité comme une illusion. Mais comment accorder ces principes monstrueux avec la conduite des Apôtres, ce système avec les travaux de leur apostolat, avec ces notions de la divinité si pures,, si élevées, si pénétiautes, qui éclatent dans leurs discours et dans leurs écrits, avec ces leçons, ces exemples si admirables de toutes les vertus, qui accompagnent partout leurs courses évangéliques?

S'ils n'ont pas trompé, il y a entre leurs croyances et leur conduite une harmonie parfaite; et leur cons tance, leur fidélité s'expliquent par l'amour de la vérité, , par la force de la conviction. Si, au contraire, ils ont trompé, on ne voit plus on ne voit plus en enx qu'un prodige absurde, un combat inouï, inexplicable, de principes et de conduite, un véritable effet sans cause, un héroïsme qui renverse l'ordre moral et la nature humaine. Or la réalisation d'un complot, par un tel prodige est impossible. Il est donc impossible que les Apôtres aient trompé.

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Et combien cette impossibilité devient plus frappante, quand on considère à quels auditeurs les Apôtres ont réussi à faire croire la résurrection de leur maître!... à ceux-là même qui étaient le plus prévenus contre lui. Pense-t on qu'il fût humaine

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ment possible de faire croire, par un mensonge, à des Juifs et à des païens qu'un homme supplicié à Jérusalem comme un esclave et un criminel, était ressuscité le troisième jour après sa mort; à des Juifs que cette résurrection convainquait du plus grand des crimes, à des païens habitués à mépriser les Juifs, et qui n'avaient pas été témoins des prodiges opérés par Jésus pendant sa vie? Ils ont cru cependant, et à l'exemple des Apôtres, ils ont scellé de leur sang cette croyance, ce qu'ils n'auraient pas fait assurément, si les Apôtres n'avaient donné à la résurrection de J. C. d'autre fondement que leur faux témoignage. (1)

A toutes ces preuves de l'impossibilité de l'imposture des Apôtres, nous en ajouterons une autre non moins forte: ce sont leurs ennemis mêmes qui nous la fournissent. L'Evangile nous apprend que les Juifs, pour nier la résurrection de Jésus-Christ, accusèrent les Apôtres d'avoir dérobé pendant la nuit le corps de leur maître ; et jamais aucun de ceux qui y avaient intérêt n'a contredit à cet égard le récit évangélique; au contraire, les Juifs incrédules ont transmis aux autres incrédules qui les ont suivis cette accusation intentée aux Apôtres, et elle a passé de bouche en bouche jusqu'à Celse, Porphyre, Julien, et même à plusieurs déistes modernes. Si les ennemis du Christianisme naissant avaient eu quelque chose de mieux à dire, assuré

( 1 ) Voyez le paragraphe qui traite des martyrs, et celui qui traite de l'établissement du Christianisme.

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ment ils n'auraient pas manqué de le faire, de sorte qu'en prouvant que l'enlèvement raconté par Juifs n'est qu'une fable absurde, nous donnerons un nouveau motif de certitude à la résurrection 1ap

portée par les évangélistes,

L'abord, il est déraisonnable d'imputer une action si hardie à des hommes aussi timides que Tétaient les Apôtres. Ils avaient abandonné JésusChrist vivant; ils s'étaient enfuis dès le commencement de sa passion: Pierre, leur chef, avait jusqu'à trois fois rougi de le connaître, même en présence d'une servante.. Quelle apparence que des coeurs si pusillanimes pendant la vie de leur maître aient osé, après sa mort, entreprendre ce que la témérité la plus audacieuse eût regardé comme inexécutable, puisque pour un motif d'espérance, y en avait mille de croire qu'ils échoueraient.

il

C'est, dit-on, pendant le sommeil des gardes que l'enlèvement a été effectué. Mais, en supposant que les Apôtres aient eu l'idée d'essayer Tenlèvement pendant le sommeil des gardes, pouvaient-ils méconnaître le danger d'un tel essai? Pour l'entreprendre il fallait d'abord être sûr de trouver tous les gardes endormis. Et comment pouvait-on limaginer? Qu'un seul des gardes ne dormit pas, crime était découvert ; et sur le champ les bles étaient arrêtés et envoyés au supplicé. Chose étrange en vérité! Les Apôtres avouent leur lâcheté, et on veut leur attribuer un courage qui va presque jusqu'à l'extravagance.

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coupa

En admettant qu'ils fussent assurés de trouver tous les gardes endormis, il faut soutenir aussi qu'ils étaient certains de n'en reveilier aucun ; de pouvoir briser le sceau, rouler l'énorme pierre qui fermait le sépulere, prendre le corps, se retirer en l'emportant, et cela si doucement, si légè rement que de tous les gardes placés autour du tombeau, aucun ne fût retiré de son sommeil.(1)

Et quel grand intérêt pouvaient-ils avoir à cette tentative? Car, en les supposant assez scélérats pour la désirer, assez insensés pour en former le projet, assez audacieux pour l'exécuter, faut-il leur donner un intérêt proportionné au danger dans lequel ils se jettent. Quel bien pouvaient-ils donc espérer de ce cadavre? Du côté du Ciel, ils n'avaient à attendre que des anathèmes, et une condamnation terrible; du côté de la terre, que des contradictions, des affronts, des persécutions, des supplices, contre lesquels celui qui n'aurait pu se sauver lui-même ne pouvait leur être d'aucun se

cours,

(1) Il serait trop ridicule d'accuser les Apôtres d'avoir enlevé le corps par quelque issue secrète : une telle fraude aurait laissé après elle des traces manifestes, puisque le sépulcre était taillé dans le roc, et qu'il aurait fallu y pratiquer une ouverture qui aurait nécessairement trahi le complot. D'ailleurs, à l'époque de la prédication des Apôtres, les Juifs, sį à portée de l'examiner, n'auraient-ils pas employé cet argument irrésistible, au lieu d'avoir recours à la fable de l'enlèvement pendant le sommeil des gardes? Eufin, depuis 1800 ans, ce sépulcre taillé dans de roc existe ; il a été visité par une multitude innombrable de pélerins et de curieux ; ancun n'a jamais aperçu la plus légère trace de cette issue imaginaire.

La manière dont les Juifs prétendent que que les Apô tresont exécuté leur coup, suppose, d'ailleurs,en eux deux choses contradictoires, une dextérité incroyable pour tirer subitement le corps du tombeau, et une extrême maladresse dans leurs mesures. Se pourrait-il, en effet, qu'après avoir réussi à saisir le corps, des hommes raisonnables, au lieu de s'éloigner sur le champ et de l'emporter dans l'état où il était, se fussent amusés à déployer les linges dont il était enveloppé, à les remettre en ordre dans le sépulcre, et eussent perdu à cette opération un temps qui devait leur être si précieux ?

Quelle preuve a-t-on, enfin, qu'ils ont profité du sommeil des gardes pour cet enlèvement? Si les gardes dormaient, comment l'ont-ils vu? Comme..t peuvent-ils attester un fait arrivé pendant leur sommeil; et comment peuvent-ils en nommer les auteurs qu'ils n'ont ni vus ni entendus? Où a-t-on jamais admis les allégations de témoins endormis?... Et remarquez combien de circonstances décèlent la fausseté de cette assertion.

Ce n'était pas Pilate, c'étaient les Juifs, ennemis de Jésus, qui avaient choisi les gardes du tombeau; et ils les y avaient placés précisément parce qu'ils prévoyaient que les disciples de Jésus pourraient, sans cette précaution, venir enlever le corps, pour annoncer ensuite sa résurrection. On peut juger si les chefs de la synagogue avaient eu soin de prendre les soldats les plus incorruptibles, les plus vigilants, les plus attachés à leur parti, les plus pro

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