Obrázky na stránke
PDF
ePub

ses bienfaiteurs, tout le monde s'assemble autour d'eux sous le portique de Salomon; là Pierre, par un second discours, convertit cinq mille hommes, qui réunis aux trois mille que son premier discours avait déjà convertis, (Act. II. 41.), formèrent les précieux commencemens de cette église de Jérusalem, si riche en vertus, si détachée des biens terrestres. Les prêtres, et particulièrement les Sadducéens, ennemis déclarés de la foi à la résurrection, en faisant saisir les Apôtres et les faisant comparaître avec le perclus guéri, ajoutent au miracle un nouvel éclat, une plus manifeste certitude; et le Conseil, après les avoir interrogés, se contentant de défenses et de menaces, achève de mettre le sceau à la vérité qu'il voulait étouffer.

Il y a, d'ailleurs, dans ce récit, des traits infiniment supérieurs à tout ce que l'esprit humain tire de son propre fonds, des traits véritablement divins. Regarde-nous, dit Pierre au perclus. Je n'ai ni or ni argent ; mais ce que j'ai, je te le donne: au nom de Jésus de Nazareth, lève-toi et marche, » Quelle dignité! quel empire! Et en même temps, quel désintéressement, quelle foi! Et c'est Pierre, le pauvre batelier (1), qui parle de la sorte!... Et il ne s'étonne pas lui-même de la puissance de sa parole !...

Le peuple admire Pierre et Jean comme s'ils étaient la principale cause du prodige. Mais écou

( 1 ) Matth. IV, 18.

tez-les, et soyez encore plus étonnés de leur modesție, de leur amour de la vérité, que de leur foi: « Hommes d'Israël, pourquoi nous regardez-vous, comme si par notre vertu ou par notre puissance nous avions fait marcher cet homme?» Et il leur déclare que ce grand miracle est dû au nom du Fils de Dieu, qu'ils ont livré et renoncé devant Pilate qui avait reconnu son innocence.

[ocr errors]

Comparaissant pour la première fois devant le tribunal de la nation le plus imposant, où siégeaient les ennemis de Jésus et de sa mémoire et conséquemment de ses disciples ils y répondent à leurs accusateurs: « Nous vous déclarons, à vous et à tout le peuple d'Israël, que се perclus est maintenant devant vous guéri par le nom de Jésus de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité d'entre les morts». Quoi de plus digne de la majesté de Dieu qui les envoie, et de la vérité de la résurrection de Jésus, dont ils sont les témoins?

Les juges n'ayant rien à répliquer, ont recours aux défenses et aux menaces : (( Jugez vous-mêmes, répondent-ils, s'il est juste devant Dieu de vous obéir plutôt qu'à Dieu : car nous ne pouvons pas ne point parler des choses que nous avons vues et entendues. » Pouvaient-ils, en moins de mots, confondre l'injustice sans blesser l'autorité publique; montrer un courage intrépide, sans sortir des bornes du respect; justifier leur conduite, sans se plaindre de celle de leurs ennemis? Et c'est

encore une fois, Pierre, le pauvre bâtelier, Pierre naguère tremblant à la voix d'une femme, d'une servante, qui parle de la sorte!...

On les renvoie, avec menaces pour avec menaces pour les intimi der; et lorsqu'ils en rendent compte à leurs frères, toute l'assemblée, au lieu d'en étre ébranlée, se met en prières et demande à Dieu qu'il augmente la force et le courage de ses serviteurs, et qu'il étende sa main pour multiplier les miracles au nom de son Fils Jésus, toutes les menaces des hommes étaut vaines contre lui, et la conspiration des Princes et des Rois de la terre contre le Seigneur et contre son Christ ne devant servir qu'à rendre son nom plus célèbre, ( Act. IV. 23, 24 etc. ). Quelle piété! Quelle confiance! Quelle conviction! Quelle disposition surnaturelle à tout souffrir et à tout sacrifier pour la vérité!...

Nous nous sommes arrêtés long-temgs sur ce premier miracle, et parce qu'il est démonstratif, et parce qu'un seul fait bien entendu dispense d'insister sur les autres de même genre. Aussi nous nous bornerons à indiquer les autres principaux miracles des Apôtres.

A Lydde, un paralytique, nommé Enée, était alité depuis huit ans; saint Pierre lui dit : « Enée, » le Seigneur Jésus vous guérit; levez-vous, et fai>> tes vous-même votre lit. » Aussitôt le paralytique se leva; tous ceux qui étaient à Lydde et à Sarone le virent, et se convertirent au Seigneur,(Act.IX.). A Joppé, une chrétienne, nommée Tabithe, rem

.

plie de bonnes œuvres, tomba malade et mourut, Les disciples de cette ville ayant appris que Saint Pierre était à Lydde, y envoyèrent pour l'engager à venir chez eux. Etant arrivé, il se mit à genoux, pria et dit : « Tabithe, levez-vous. » Elle ouvrit les yeux, et se leva sur son séant; et l'apôtre la prenant par la main, rendit vivante aux pauvres leur bienfaitrice, ( Act. IX. 36, 37 etc. ).

A Lystre, où saint Paul se trouvait avec saint Barnabé, un homme était perc'ns des jambes, et il n'avait jamais marché. Saint Paul lui dit : « Le>> vez-vous, tenez-vous droit sur vos pieds. »; et le perclus se leva en sautant, et commença à marcher. Le peuple, ayant vu ce prodige, éleva la voix, disant en lycaonien: « Les dieux devenus sembla>>bles à des hommes, sont descendus jusqu'à nous»; ́et ils appelaient Barnabé Jupiter, et Paul Mercure, parce que c'était Paul qui parlait. Le prêtre du temple de Jupiter vint avec des taureaux et des couronnes: il voulait, avec le peuple, leur sacrifier. Mais les Apôtres, déchirant leurs vêtemens, s'avancèrent au milieu de la foule en criant: « Qu'allez-vous faire? Nous sommes mortels et hom» mes comme vous, vous exhortant à abandonner » ces vaines superstitions pour vous convertir au » Dieu vivant qui a fait le Ciel, la terre, la mer, » tout ce qu'ils renferment. »; et à peine parent-ils empêcher le peuple de leur sacrifier, ( Act. XIV. 7,8 etc.).

et

A Troade, un jeune-homme, nommé Eutyque,

écoutait, assis sur une fenêtre, la prédication de saint Paul dans l'assemblée des disciples: le dis cours s'étant prolongé jusqu'à minuit, le jeunehomme s'endormit, tomba du troisième étage, et on le releva mort; mais l'apôtre l'ayant embrassé, lui rendit la vie, ce qui remplit les fidèles de consolation, (Act. XX. 7, 8 etc. ).

Tous ces miracles, et plusieurs autres également contenus dans les Actes, sont si dignes de Dieu, si convenables aux circonstances et à la vérité de l'Evangile dont ils étaient la preuve, et ils sont rapportés d'une manière si sage, si modeste, si simple, si éloignée du ton d'un écrivain enthousiaste, ou crédule, ou fourbe, , qu'en les lisant dans le texte on ne saurait s'empêcher d'y ajouter foi. D'ailleurs, saint Luc avait été personnellement témoin d'un grand nombre de ces prodiges, et il raconte les autres sur le rapport de ceux qui les avaient vus. Il avait donc des premiers la certitude physique car il est impossible que ses sensl'aient trompé, non pas une fois, mais presque continuellement, et sur la réalité de ces miracles, et

( 1 ) On peut juger du grand nombre de miracles faits par les Apôtres non seulement par ceux que rapporte, en détail, l'Historien sacré, mais aussi par ce qui est dit, au chapitre V, v. 15 : « On apportait les malades » dans les rues, et on les plaçait sur des lits et sur des grabats, afin que, » Pierre venant, son ombre au moins passàt sur quelqu'un d'eux, et » qu'ils fussent guéris. » ; et au chapitre XIX, v. 11, 12: « Dieu faisait » de grands miracles par les mains de Paul, jusques là qu'on plaçait sur » les malades les mouchoirs et le linge qui avaient touché son corps, et >> aussitôt ils étaient guéris de leurs maladies ». (Note de l'auteur.)

« PredošláPokračovať »