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sagesse, et contemplons ses voies dans l'œuvre merveilleuse de notre régénération.

Les volontés de Dieu, toujours conformes à la souveraine raison, constituent l'ordre; et le désordre ou le péché n'est dès lors, nous le répétons, que la désobéissance à ce que Dieu commande, ou l'opposition de la volonté libre de la créature à la volonté de Dieu. Mais, la volonté de Dieu étant Dieu même, s'opposer à sa volonté, c'est non seulement se séparer de lui, non seulement s'élever au-dessus de lui, c'est encore, autant qu'il se peut, attenter à son être (1) et le péché seroit impossible, si l'ordre qu'il trouble n'étoit rétabli par le châtiment. Ainsi la créature demeure à la fois libre et soumise à

(1) Tel sera comme saint Paul nous l'apprend, le caractère de l'homme de péché, dont la venue annoncera la dernière apostasie, après laquelle il n'y aura plus de temps, mais l'éternité de l'enfer et l'éternité du ciel. « Le fils de >> perdition s'opposera à Dieu, et s'élèvera au-dessus de » tout ce qui est appelé Dieu, ou qui est adoré, jusqu'à » s'asseoir dans le temple de Dieu, voulant lui-même

passer pour Dieu. Ne quis vos seducat ullo modo: quoniam (non veniet dies Domini) nisi venerit discessio primùm, et revelatus fuerit homo peccati, filius perditionis qui adversatur et extollitur supra omne quod dicitur Deus, aud quod colitur, ità ut in templo Dei sedeat, ostendens se tanquam sit Deus. Ep. ad Thessal. II, 3 et 4.

l'empire du souverain Etre. Quiconque résiste à sa bonté, plie sous sa justice : et soit qu'on envisage le péché en lui-même, soit qu'on en considère les suites, on reconnoît la vérité de ce que dit Bossuet, « qu'il n'est pas en la puis»sance même de Dieu qu'il y ait une misère plus grande (1). »

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Afin donc d'expier le péché de l'homme, le Verbe divin uni à notre nature, a offert pour nous une obéissance infinie. « Je suis descendu » du ciel, non pour faire ma volonté, mais la » volonté de celui qui m'a envoyé (2). Je fais toujours ce qui lui plaît (3). » C'est ainsi qu'il nous a réconciliés avec son Père, c'est ainsi qu'il a effacé, par une volonté parfaite, le crime de notre volonté rebelle. «En entrant dans le monde, » il a dit : Vous n'avez voulu ni d'hostie ni d'o>> blation; mais vous m'avez formé un corps: >> vous n'avez point accepté les holocaustes pour » le péché, Alors j'ai dit : Me voici ! Il est écrit » de moi, à la tête du livre, que je ferai, ô Dieu, » votre volonté. Et nous avons été, ajoute

(1) Ier sermon pour le II dimanche de l'Avent. (2) Descendi de cœlo, non ut faciam voluntatem meam, sed voluntatem ejus, qui misit me. Joan., VI, 38.

(3) Quæ placita sunt ei, facio semper. Ibid., VIII, 29. Vid. et. Ibid., IV, 54; V, 30.

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l'Apôtre, sanctifiés dans cette volonté, par l'oblation faite une seule fois du corps de » Jésus-Christ (1).

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Dans la soumission de l'Homme-Dieu, dans son sacrifice, tout est au-dessus de nos pensées. Lorsqu'on médite ce profond mystère, et que, de la volonté humaine de Jésus-Christ, s'élevant jusqu'à sa volonté divine, on découvre dans le sein de l'Etre éternel, une souveraineté et tout ensemble une obéissance infinie; lorsqu'on le voit, si on l'ose dire, commander selon tout ce qu'il est, et obéir selon tout ce qu'il est, et qu'ensuite on se souvient que ces deux actes également parfaits de la puissance suprême, ont pour objet la régénération de l'homme déchu, l'esprit s'abîme dans ces merveilles, et il adore en silence la justice, la sainteté, l'amour, qui éclatent dans la Rédemption.

Mais il ne suffit ne suffit pas de l'admirer pour en recueillir le fruit, il est nécessaire que l'homme

(1) Ingrediens mundum dicit: Hostiam et oblationem noluisti; corpus autem aptasti mihi : holocaustomata pro peccato non tibi placuerunt. Tunc dixi: Ecce venio : in capite libri scriptum est de me : Ut faciam, Deus, voluntatem tuam..... In quâ voluntate sanctificati sumus per oblationem corporis Jesu Christi semel. Ep. ad Hebr. X, 5,6, 7, 10.

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concoure à son propre salut par une obéissance libre, semblable à celle de Jésus-Christ, et par une pleine conformité de sa volonté à la volonté divine. Tous ceux qui me disent, Seigneur » Seigneur, n'entreront pas dans le royaume des cieux; mais celui qui fait la volonté de » mon Père qui est dans le ciel, celui-là entrera dans le royaume des cieux (1). » Chacun de nous doit accomplir en soi le sacrifice du Rédempteur: sa grâce nous en donne la force; et, uni au sien, notre sacrifice devient digne du Dieu à qui nous l'offrons, et à qui le Christ luimême l'offrira éternellement.

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Et pour entendre en quoi consiste ce sacrifice de nous-mêmes que nous devons à Dieu, considérons celui de son Fils. Par là nous apprendrons encore mieux quelle expiation exigeoit le péché, et ce que le Sauveur a fait pour réparer la nature humaine.

L'homme tomba premièrement par l'orgueil: il voulut s'égaler à Dieu; et, chose remarquable, ce désir si stupide et si criminel est resté au fond de son cœur, et il se manifeste de nouveau toutes les fois que l'homme cesse de reconnoître

(1) Non omnis qui dicit mihi, Domine, Domine, intrabit in regnum cœlorum, sed qui facit voluntatem Patris mei qui in cœlis est, ipse intrabit in regnum cœlorum. Matt., VII, 21.

une loi supérieure à sa raison; et nous l'avons vu, après dix-huit siècles de christianisme, séduit encore par cette parole, Vous serez comme des dieux, proclamer sa divinité, se consacrer des autels, et à la face des cieux qui racontent la gloire du Très-Haut, lui disputer l'empire, et s'adorer lui-même.

La perfection de l'humilité expiera l'excès de l'orgueil. Par un abaissement incompréhensible, le Verbe divin descendra jusqu'à nous, il se revêtira de notre chair mortelle et de toutes nos. misères, il se fera homme pour effacer le péché de l'homme qui voulut se faire Dieu; et par cet ineffable anéantissement, qui forme l'essence du sacrifice volontaire, non seulement il satisfera pleinement à la justice divine, ce qui étoit évidemment au-dessus du pouvoir de l'homme, mais encore il confondra l'orgueil même du Prince de l'enfer, en montrant que ce que sa haine jugeoit impossible, l'amour infini peut l'effectuer. L'ange rebelle avoit vaincu l'homme en le flattant d'être Dieu, et l'esprit séducteur sera lui-même vaincu, et l'homme sera sauvé par l'Homme-Dieu.

Tout ce qui blesse l'orgueil, Jésus-Christ a voulu l'éprouver. Roi par le droit de sa naissance, il s'est réduit à la plus humble condition. N'est-ce pas là, disoient les Juifs, le fils du

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