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les plus cruelles, les humiliations les plus ignominieuses, il endure tout, pour se conformer au modèle que lui offre ce même Jésus crucifié, et il finit par verser son sang pour rendre témoignage à la divinité de son maître.

Nulle voix humaine n'a fait entendre un si bel

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éloge de la charité, que celui que Peffusion d'un coeur renouvelé a dicté à Paul. Cet apôtre, après s'être entretenu avec les Corinthiens des dous miraculeux, ajoute: « Je vous montrerai encore une » voie plus sublime et plus excellente que tous ces » dons; car, quand je parlerais toutes les langues » des hommes et celle des Anges même, si je n'ai » pas la charité, je ne suis que comme un airain » sonnant, et une cymbale retentissante; et quand » j'aurais le don de prophétie, et que je pénètre» rais tous les mystères, et que j'aurais une parfai» te science de toutes choses, et quand j'aurais toute » la foi possible, et que je transporterais les mon»tagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien; >> et quand j'aurais distribué tout mon bien pour >> nourrir les pauvres, et que j'aurais livré mon » corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité,

» tout cela ne me sert de rien. »

Que si nous lui demandons ce que c'est que la charité, et quel en est l'éclat, pour obscurcir ainsi tous les miracles, toutes les prophéties, toutes les connaissances et même la gloire du martyre: « La » charité, nous répond-il, est patiente, elle est » douce, elle n'est pas envieuse, elle ne s'enfle point,

» elle ne cherche pas ses propres intérêts; elle ne » se réjouit jamais de l'injustice, mais elle se réjouit » de la vérité: elle tolère tout, elle croit tout, elle >> espère tout, elle souffre tout. Les prophéties » n'auront plus lieu, les langues cesseront, et la >> science sera abolie; la charité ne finira jamais. »

Quelle lumière fallait-il avoir pour discerner ainsi le prix d'une vertu toute intérieure, et pour lui donner la préférence sur tous les dons éclatans, qui faisaient respecter les Apôtres comme des hommes divins! Combien fallait-il que son cour fût pur, pour compter pour rien une telle gloire, en comparaison d'une vertu secrète, obscure et toujours voilée par l'humilité! Qu'il est beau d'entendre dire à saint Paul, qui pouvait ressusciter les morts et dont les linges guérissaient les maladies, qu'il ne serait rien avec tout ce pouvoir et ces prodiges, s'il n'était doux et patient par la charité! Qu'on l'écoute avec plaisir quand il apprend à une Eglise inondée de dons miraculeux, qu'il lui découvrira une voie plus sublime et plus excellente que tous ces dons; et que c'est une vertu ennemie de l'enflure du cœur, ennemie de l'amourpropre, et préparée à tout souffrir, qui est cette voie plus sublime et plus excellente! Peut-on ne pas reconnaître, dans ce langage, l'inspiration de celui qui s'est offert en holocauste pour la rédemption des homines, et qui, lors de son apparition sur le chemin de Damas, transforma le persécuteur le plus forcené en un vase d'élection ?...

les plus cruelles, les humiliations les plus ignominieuses, il endure tout, pour se conformer au modèle que lui offre ce même Jésus crucifié, et il finit par verser son sang pour rendre témoignage à la divinité de son maître.

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Nulle voix humaine n'a fait entendre un si bel éloge de la charité, que celui que l'effusion d'un coeur renouvelé a dicté à Paul. Cet apôtre, après s'être entretenu avec les Corinthiens des dous miraculeux, ajoute: « Je vous montrerai encore une >> voie plus sublime et plus excellente que tous ces » dons; car, quand je parlerais toutes les langues » des hommes et celle des Anges même, si je n'ai >> pas la charité, je ne suis que comme un airain >> sonnant, et une cymbale retentissante; et quand j'aurais le don de prophétie, et que je pénètre» rais tous les mystères, et que j'aurais une parfai» te science de toutes choses, et quand j'aurais toute » la foi possible, et que je transporterais les mon» tagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien; » et quand j'aurais distribué tout mon bien pour » nourrir les pauvres, et que j'aurais livré mon » corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité,

>> tout cela ne me sert de rien. »

Que si nous lui demandons ce que c'est que la charité, et quel en est l'éclat, pour obscurcir ainsi tous les miracles, toutes les prophéties, toutes les connaissances et même la gloire du martyre: « La » charité, nous répond-il, est patiente, elle est » douce, elle n'est pas envieuse, elle ne s'enfle point,

elle

» elle ne cherche pas ses propres intérêts; elle ne » se réjouit jamais de l'injustice, mais elle se réjouit » de la vérité: elle tolère tout, elle croit tout, >> espère tout, elle souffre tout. Les prophéties » n'auront plus lieu, les langues cesseront, et la >> science sera abolie; la charité ne finira jamais. »

Quelle lumière fallait-il avoir pour discerner ainsi le prix d'une vertu toute intérieure, et pour lui donner la préférence sur tous les dons éclatans, qui faisaient respecter les Apôtres comme des hommes divins! Combien fallait-il que son coeur fût pur, pour compter pour rien une telle gloire, en comparaison d'une vertu secrète, obscure et toujours voilée par l'humilité! Qu'il est beau d'entendre dire à saint Paul, qui pouvait ressusciter les morts et dont les linges guérissaient les maladies, qu'il ne serait rien avec tout ce pouvoir et ces prodiges, s'il n'était doux et patient par la charité! Qu'on l'écoute avec plaisir quand il apprend à une Eglise inondée de dons miraculeux, qu'il lui découvrira une voie plus sublime et plus excellente que tous ces dons; et que c'est une vertu ennemie de l'enflure du coeur, ennemie de l'amourpropre, et préparée à tout souffrir, qui est cette voie plus sublime et plus excellente! Peut-on ne pas reconnaître, dans ce langage, l'inspiration de celui qui s'est offert en holocauste pour la rédemption des homines, et qui, lors de son apparition sur le chemin de Damas, transforma le persécuteur le plus forcené en un vase d'élection ?...

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S. IV. ETABLISSEMENT DU CHRISTIANISMĖ:

Il ne s'était pas encore écoulé deux mois, depuis la mort de Jésus, lorsque tout-à-coup les apôtres se montrent et enseignent publiquement au milieu de Jérusalem. De là leur doctrine se répand dans toute la Judée et dans les provinces circonvosines. Bientôt après elle pénètre dans la Grèce, dans l'Italie, et jusque dans Espagne. Des églises sont fondées à Corinthe, à Philippes, à Thessalonique, a Ephèse, à Antioche, à Rome, dans l'île de Crète; dans le Pont, dans la Cappadoce, la Galatie, la Bythinie etc. Nous avons la preuve de ces faits dans l'histoire originale du livre des Actes, écrite par un témoin eculaire, et dans les épîtres que les Apôtres adressaient aux fidèles de toutes ces contrées. Avant la fin du premier siècle, l'Apocalypse de saint Jean nous montre des églises régulières gouvernées par des évêques dans les principales villes de l'Asie mineure.

Vers le milieu du second, saint Justin, dans son dialogue avec Tryphon, avance comme un fait gé néralement connu qu'il n'est point de nation, soit policée, soit barbare, cù l'on n'adresse des prières et des actions de grâces à Dieu créateur, au nom de Jésus crucifié. Quelques années après, saint Irénée, évêque de Lyon, voulant prouver que la foi catholique était la même dans tout l'univers, et jusqu'aux extrémités de la terre, nommait les églises des Gaules, de la Germanie de l'Ibérie,

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