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»tes les choses que je vous ai commandées ; et vois » là que je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la » consommation des siècles, (Matth. XXVIII. » 19, 20. ). » Or, Jésus-Christ savait bien que la prédication des Apôtres seuls ne suffirait pas à tou tes les nations, et que celles-ci auraient besoin du ministère de leurs successeurs pour connaître sa doctrine lors done qu'il leur promet d'être avec eux tous les jours, dans leur enseignement, il s'adresse à eux comme fondateurs d'un ministère qui doit subsister autant que le monde ; c'est donc, dans la personne des Apôtres, au ministère apostolique qu'il promet une continuelle assistance, sans laquelle toutes les nations n'auraient pu recevoir, avec sûreté, l'enseignement divin.

Jésus-Christ a promis encore à ses Apôtres l'esprit de vérité qui doit demeurer éternellement avec eux (Joan. XIV.). Or, évidemment cette promesse ne peut s'accomplir que dans la succession des pasteurs jusqu'à la fin du monde, et par l'infaillibilité de ces mêmes pasteurs.

Enfin, il a assuré que son Eglise était fondée sur la pierre ferme, et que les portes de l'enfer ne prévaudraient jamais contre elie, (Matth. 16. ). Or, l'enfer prévaudrait contre l'Eglise, si le corps des pasteurs pouvait méconnaître jamais la doctrine de Jésus-Christ, enseigner l'erreur, et faire tomber les fidèles dans l'hérésie. Le corps des pasteurs est donc divinement infaillible.

Admirons ici combien la sagesse de Dieu écla

te dans ce moyen qu'il a pris de nous transmettre pure et intacte la révélation chrétienne. Lui qui connaissait si bien le coeur de l'homme et ses replis, et ses petites passions, sa curiosité inquiète, et sa manie de se singulariser, de se faire un nom, des créatures, des sectateurs ; lui qui connaissait si bien l'ignorance, l'incapacité de la multitude, et qui pourtant voulait réunir les hommes sous la même loi, et en faire un peuple de frères; que pouvait-il choisir de plus convenable aux desseins de sa providence que cette autorité infaillible, interprète de sa parole, image vivante de son immutabilité, frappant d'anathème toutes les erreurs, les voyant toutes naître et mourir sans jamais laisser altérer le dépôt de vérité qui fait sa vie, et qui doit la perpétuer tant qu'il y aura des hommes à instruire sur la terre. Et combien, à sa voix, leur instruction est facile et leur foi raisonnable! Qu'y a-t-il de plus simple, de plus court, de plus proportionné à la faiblesse de l'esprit du peuple, et en même temps de plus propre dérer la présomption des savans, à corriger leurs préjugés, à terminer leurs disputes, à fixer leurs incertitudes, à les accorder entre eux, à les réunir avec la multitude? Qu'y a-t-il de plus accommodé aux besoins de tous, et dont il soit moins difficile à tous de se démontrer le fondement inébranlable? Dieu a envoyé Jésus-Christ, et JésusChrist a envoyé les apôtres: premier fait éclatant dont tout l'univers dépose. Les apôtres ont succes

à mo

sivement envoyé des pasteurs, et c'est ainsi que les

nôtres leur ont succédé: second fait non moins in contestable. Donc, Dieu veut nous instruire par eux comme il a instruit les premiers fidèles par les apôtres. Mais nous ne pouvons être instruits sûrement et sans danger d'erreur; nous ne pouvons, au milieu de tant d'opinions qui se contredisent, connaître la vraie doctrine de Jésus-Christ, si Dieu ne continue à nos pasteurs l'assistance qu'il a donnée aux apôtres ; donc Dieu la leur continue en effet. (1)

(1) Nous croyons devoir constater ici les aveux des adversaires de l'Eglise en faveur de son autorité.

« Il est de grande importance, écrivait Calvin à Mélanchton, qu'il ne » passe aux siècles à venir aucun soup çon des divisions qui sont parmi » Lous. Car il est ridicule au-delà de ce qu'on peut imaginer, qu'après » avoir rompu avec tout le monde, nous nous accordions si pou entre » nous dès le commencement de notre réforme. » Il parlait ici des disputes sur le sens de ces mots : Ceci est mon corps. ( Epist. ad Melanchton, p. 145.)

Luther disait encore mieux sur le même sujet: « Si le monde doit snb>> sister plus long-temps, je le déclare, avec toutes ces interprétations » diverses qu'on nous donne sur l'Ecriture, il ne nous reste d'autre » moyen de oonserver l'unité de la foi, que de recevoir les décrets des » Conciles, et de nous réfugier sous leur autorité, » ( Contre Zuingle et OEcolampade.)

Il avait donc enfin senti la nécessité de l'unité dans la foi, et l'impossibilité de l'obtenir sans l'autorité supréme de l'Eglise.

«Mais les nôtres enfin, comment sont-ils, s'écriait Duditius: disper» sés, agités par tout vent de doctrine, emportés au large d'un côté et » d'autre. Quel est aujourd'hui leur sentiment on religion, vous pouvez » peut-être l'apprendre ; quel il sera demain, impossible à deviner. » En quoi s'accordent-ils, s'il vous plait, tous ceux qui font la guerre tu >> Fontife Romain? Du premier au dernier, parcourez tous les articles; » vous ne verrez rien d'avancé par un de nos docteurs, qu'aussitôt un

S'agit-il, après cela, de savoir si les Pasteurs qui hous enseignent sont ceux de la véritable Eglise,

» autre ne se récrie à l'impiété .. Ils se font un nouveau symbole tous les » mois, menstruam fidem habent. » (Dans les Epit. théol. de Bèze, p.13.)

Et ce malheureux et paisible Mélanchton, qui passa la moitié de sa vie à pleurer le parti où il s'était engagé, et qui niourut sans avoir eu la force de l'abandonner, écrivait à un ami : « L'Elbe avec tous ses flots ne pourrait me fournir assez d'eau pour pleurer les malheurs de la réforme divisée, (lib. 2, p. 202. ) ». -- Que l'Eglise juge, je me soumets au jugement de l'Eglise (lib. III.

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44.).»

La nécessité d'une autorité définitive sur les points de foi est reconnue formellement dans le livre composé par les Calvinistes sur la discipline de la religion réformée. On y trouve nn acte ou statut qui porte : Que les questions de doctrine seront décidées à l'aide de la parole de » Dieu, si cela se peut, dans le consistoire; si non, que l'affaire sera » portée au colloque, et de là au synode provincial, et enfin au synode »> national où la résolution définitive sera faite avec la parole de Dieu; » et si quelqu'un refuse d'acquiescer à cette décision dans tous les points, >> en abjurant publiquement ses erreurs, il sera retranché de l'Eglise». Et l'on sait que dans le projet de conciliation conduit assez long-temps entre Bossuet et Leibnitz, Fautorité de l'Eglise en matière de foi fut reconnue par ce dernier et par M. Molanus son ami et son collaborateur dans ce projet.

Enfin le savant Grotius, dans une lettre adressée à son frère à qui il parait ouvrir son cœur, reconnait : «< Que l'Eglise de Jésus-Christ con» siste dans la succession des Evêques par l'imposition des mains, et que » cet ordre de succession doit demeurer jusqu'à la fin des siècles, en » vertu de cette promesse de Jésus-Christ: Je suis avec vous, etc. » (Math. XXVIII. ); par où, ajoute-t-il, l'on ne peut reconnaître pour » Eglises celles qui ne peuvent rapporter la suite de leurs pasteurs aux `» Apôtres comme à leurs ordinateurs. » Voilà ce qu'il écrivait en 1643 ; et c'est sur ce fondement inébranlable qu'en 1644, un an avant sa mort, il donnait ce conseil aux remontrants dont il avait peine à se détacher tout-à-fait, que, « s'il y avait avec Corvin, (le plus sincère de tous les » ministres dans son sentiment), quelques-uns d'eux qui demeurassent » dans le respect de l'antiquité, il fallait qu'en établissant des évêques » qui fussent ordonnés par un 'archevêque catholique, ils commenças» sent par là à rentrer dans les mœurs anciennes et salutaires, le mépris

fondée par Jésus-Christ? L'évidence des faits vient aussi nous éclairér avant toute discussion. Car puisque, d'une part, il est constant que l'HommeDieur a établi une autorité infaillible dans son Egli se, pour enseigner sa doctrine et la faire discerner toujours des opinions humaines; et que de l'autre,

desquelles avait introduit la licence de faire par de nouvelles opinions » de nouvelles Eglises, sans qu'on put savoir ce qu'elles croiraient dans » quelques années. » Il voyait donc qu'il n'y a de stabilité que dans l'Fglise Romaine, ni de dépôt immuable et certain de la vérité et de la doc trine de Jésus-Christ que dans la succession des Evêques qui se la dornent de main en main les uns aux autres, sans jamais rompre la chaîne de la tradition, ni démentir leurs consécrateurs.

« Chose remarquable, dit à ce sujet un grand écrivain, on ne cite pas un seul homme de génie parmi les catholiques, qui ait incliné vers les opinions protestantes, et la plupart des hommes supérieurs nés dans Thérésie du protestantisme, montrent un extreme penchant pour la Religion catholique. Grotius en Hollande, Haller en Suisse, Jonhson et Burke en Angleterre, Leibnitz en Allemagne, n'étaient guère protestans que de nom. Leibnitz surtout, l'esprit le plus vaste qui ait peut-être jamais ¡aru; Leibnitz qui, suivant l'expression de Fontenelle, menait de front toutes les sciences, ne tarda pas à découvrir le vice intérieur du protestantisme, et fut conduit successivement à embrasser et à justifi.r tous les points de la foi catholique.

»Après avoir établi l'existence de Dieu, la Trinité, l'Incarnation et les autres dogines du Christianisme, dont il essaie quelquefois de rendre raison par les principes d'une philosophie très-élevée, il adopte avec candeur, et défend, avec une science rare, la doctrine catholique sur la tradition, les sept Sacremens, le sacrifice de la messe, le culte des reliques et des saintes images, la hiérarchie catholique et la primauté du Pontife Romain. « On doit admettre, dit-il, que dans toutes les causes qui ne permettent pas les retards de la convocation d'un concile général, ou qui ne méritent pas d'être traitées en concile général, le premier des Evėques ou le Souverain Pontife a le même pouvoir que l'Eglise toute enticre.» (Voj ez sa Confession de foi, dans la Raison du Christianisme, tome III.)

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