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Je ne parlerai que de ce que je connais, de ce que l'expérience m'a appris et qu'une conviction raisonnée m'a fait mettre en principe. Je critique un très-petit nombre d'articles et je ne parle de quelques autres qu'en passant. C'est surtout de ce qui a rapport à l'enseignement que j'ose parler et dont je crois devoir parler afin de prévenir les amis du bien public.

178. Réforme communale et départementale. Impr. dans le journal « le Commerce », nos des 6 et 7 septembre 1848, et reproduit par « la Patrie ».

Dans le second article de cet écrit, l'auteur reconnaît qu'il est en désaccord avec M. de La Mennais, qui l'a précédé dans cette voie.

«La commune cantonale de M. La Mennais est loin d'être une nouveauté. Sous l'ancien Directoire, la France a déjà fait l'expérience de ce système, dont les résultats n'ont pas répondu aux espérances qu'il avait données. La Constitution du 5 fructidor an II supprima les districts, autrement dit, les arrondissements. En même temps elle fit de chaque chef-lieu de canton le siége d'une municipalité dont l'action s'étendait à plusieurs communes, dans chacune desquelles existait un simple agent municipal, préposé à la tenue des registres de l'Etat civil. Cette même constitution décida qu'un commissaire du gouvernement nommé par le pouvoir central serait institué auprès de chaque administration cantonale».

Ainsi, M. La Mennais ne s'est par mis en grands frais d'imagination quand il a proposé la commune cantonale. Non seulement il n'a rien innové dans cette matière, mais il est même difficile de copier avec plus de servilité qu'il ne l'a fait une constitution dont l'essai malheureux ne semblait cependant pas devoir l'encourager à jouer, à l'égard des législateurs de l'an II, le modeste rôle de plagiaire. Il est évident que M. de La

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vais. Paris, Adr. Leclère, 1827, in-8 de 60 pages, 1 fr. 25 c.

182. Le Mémorial catholique, la Société catholique et l'Encyclopédie catholique ne font qu'un, ou Justification d'un écrit intitulé: « Encore un mot sur le Mémorial », etc.; par M. l'abbé Clausel de Coussergues, conseiller au conseil royal de l'instruction publique, vicaire-général de Beauvais. Paris, Adr. Leclère, 1837, in-8 de 56 pages, 1 fr.

183. Réflexions diverses sur les écrits de M. l'abbé F. de La Mennais, et sur le « Mémorial »; par un ancien grand-vicaire (M. l'abbé Clausel de Coussergues, membre du conseil royal de l'instruction publique). Paris, de l'impr. d'Adr. Leclère et Comp., 1826, in-8 de 55 pages., 1 fr. 50 c.

Dans un court Avertissement placé en tête de cet écrit, l'auteur dit :

En publiant nos Dernières Observations sur l'ouvrage de M. de La Mennais et sur les écrits de ses apologistes, nous avions cru terminer nos débats avec MM. du Mémorial ». Nos espérances ont été trompées. Dans le numéro du mois de septembre qui vient de s'écouler, trois de nos adversaires répondent tour à tour, et chacun à sa manière, à nos Observations ». Toutefois, il est probable que nous n'aurions opposé que le silence à leurs interpellations un peu rudes, si d'autres considérations ne nous avaient fait un devoir de reprendre une tâche que nous croyions achevée. Plusieurs archevêques, qui ont eu la bonté de lire nos « Observations » avec une bienveillance et un intérêt que nous rapportons entièrement à la cause que nous avons essayé de défendre, nous ont fait l'honneur de nous écrire pour nous témoigner le regret que ces « Observations » fussent les « dernières », et en nous en

Mennais obéissait vaguement à des préoccupations de dageant à continuer un travail qu'ils ne jugent pas

même nature que les nôtres. Le point de départ de ses vues est nécessairement cette conviction où nous sommes, qu'il existe un nombre considérable de communes infimes et impuissantes qui ne peuvent que gagner à être groupées autour d'un centre administratif plus important. Mais ses opinions étant plus instinctives que raisonnées, il a pu facilement errer sur le terrain de la pratique tout en étant dans le vrai sur le terrain de la théorie ».

«Avant tout, est-ce bien aujourd'hui qu'on pourrait songer à créer un nouveau corps d'administrateurs ? »

VIII. M. F. DE LA MENNAIS JOURNALISTE.

(N° CLXVI).

179. Esprit de MM. de Châteaubriand, Bonald, La Mennais, Fiévée, Salaberry, Labourdonnaye, Castelbajac, d'Herbouville, O'Mahony, Martainville, Jouffroi, Sarran, etc., ou Extras de leurs ouvrages politiques et périodiques depuis la Restauration jusqu'à ce jour. (Par le baron Satge.) Paris, A. Egron, 1819. in-8,

3 fr. 50 c.

180. Nouveau Coup-d'œil sur le « Mémorial catholique; par un ancien grand-vicaire (M. l'abbé Clausel de Coussergues, conseiller au conseil de l'instruction publique, vicaire-général de Beauvais). Paris, Adr. Leclère et Comp., 1827, in-8 de 53 pages., 1 fr. 25 c.

181. Encore un mot sur le « Mémorial et ses doctrines subversives de la saine philosophie et de la foi »; par M. l'abbé Clausel de Coussergues, conseiller an conseil d'instruction publique, vicaire-général de Beau

inutile, ils ont bien voulu nous indiquer quelques points de cette controverse que nous n'avions pas encore développés. De tels suffrages font oublier facilement l'amertume de quelques écrivains, et nous faisons volontiers à des conseils honorables le sacrifice de nos propres pensées et de notre répugnance.

Le titre des « Dernières Observations », que portait notre dernier écrit, nous a déterminé à donner celui de Réflexions diverses » à ces nouvelles remarques. MM. du Mémorial » ne verront peut-être dans ce changement qu'une distinction subtile, mais nous espéerons qu'elle nous sera pardonnée par tous ceux qui ont lu avec quelque satisfaction nos précédents écrits ». 184. De M. de La Mennais et de son journal «l'Avenir ». Impr. dans la Revue de Paris », tome XXII (4831).

185. Courte Réponse à M. de Châteaubriand, avec un mot à M. de La Mennais. (Par M. le comte Desnos). Paris, de l'impr. de Béthune (vers 1831), in-8, 8 p. Contre les doctrines de l'Avenir ».

L'exemplaire que nous avons tenu entre les mains a de plus, à la fin, un feuillet non paginé, extrait en grande partie de l'Origine des sociétés », etc., de

M. l'abbé Thorel.

186. Lettre encyclique de notre saint-père le Pape Grégoire XVI a tous les patriarches, primats et archevêques. Rome, le 18 septembre 1832. Paris, libr. d ́Adrien Leclère et Comp., 4832, in-8 de 29 pages. Contre les doctrines de l'Avenir ».

187. Lettre encyclique (nouvelle édition) et Brefs de notre saint-père le Pape Grégoire XVI. - Circolaire de M. l'évêque de Rennes et Lettres de M. de La Mennais. Paris, de l'impr. d'Adr. Leclère et Comp., 1833, in-8 de 79 pages.

Sur le recto du deuxième feuillet de cette seconde, edition, on lit la note suivante :

On a cru utile de recueillir toutes les pièces officielles relatives à une affaire qui occupe beaucoup, en ce moment, le public religieux; on donne ces pièces dans lear ordre naturel et sans réflexions. On a seulement ajouté une note après les lettres de M. de La Mennais».

188. Quelques Réflexions sur la lettre encyclique. (Extrait de la Revue européenne »). Paris, de Iimpr. de Béthune, s. d., gr. in-8 de 26 pages.

Sur la ligne politique suivie par « l'Avenir », condamnée par la Cour de Rome.

189. A M. de La Mennais; par H. de La Rochejacquelein. Paris, 28 avril 1848. Paris, de l'impr. d'. René, 1848, in-8 de 8 pages.

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Article trop spirituel, et d'ailleurs très court, pour que nous résistions à le donner ici.

Voilà l'ex-abbé La Mennais qui met décidément < le Peuple constituant, journal socialiste, au dessas de l'Evangile ».

L'Evangile est un petit livre qui obtint antrefois à son apparition une certaine vogue; il eut douze éditeurs, nommés apôtres, qui le répandirent dans le petit Univers alors connu. Ces éditeurs furent décapités ou crucafes à cause de ce livre, ce qui n'est jamais arrivé encore au gérant du journal de M. La Mennais, ni à M.La Mennais lui-même »

Chez les Corinthiens, les Galates, les Ephésiens, les Alexandrins, le petit volume fut tiré à un nombre Ineu d'exemplaires. Des légions romaines qu'on appelat la Foudroyante et la Victorieuse, ayant pour Colonels Maurice et Victor, se firent massacrer pour l'Evangile. Jamais succès pareil. Homère fut éclipsé

Entre autres choses remarquables, ce livre disait : Celui qui s'abaisse sera exalté, celui qui s'élève sera abaissé. Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais point qu'il te fut fait. Heureux ceux qui souffrent, parce qu'ils seront consolés. - Aimez Ineu et votre prochain, voilà la loi et les prophètes. »

L'ex-abbé La Mennais arrive mil huit cent quarante-buit ans après l'Evangile, et publie le « Peuple constituant, feuille socialiste adressée nécessairement au peuple. Il y a cette différence pourtant que l'Evangile des apôtres se délivre gratis dans les églises, et que le Peuple constituant » se vend 24 fr. par an. Aussi, le peuple ne balance pas un instant : il va écouter Evangile à Saint-Eustache ou à Notre-Dame, et il arnele pour 24 fr. de pain, de viande et de vêtements. Il n'y a pas encore de journal qui vaille cela ».

L'ex-abbé de La Mennais est un homme de talent

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et de style, qui paraît garder un ressentiment profond f

de ce qu'on ne l'a pas nommé pape. »

« C'est pour cela qu'il s'est jeté dans toutes les fureurs de la démagogie, et qu'il publie un Evangile socialiste a: prix de 24 fr. par an. >>

On trouve de tout dans cet Evangile, excepté une parole évangélique. Toute phrase y récèle l'inimitié. Petat d'alinéa qui ne demande que l'aristocratie soit jetée en pâture aux bêtes du Cirque. Des forcenés qui viennent d'ensanglanter la ville et de remplir Paris d'orphelins, M. de La Mennais en fait des anges parés de blanches ailes ».

<< Chose bizarre ! dans l'incroyable Evangile dont nous parlons, quand on vient à lire le mot de pardon, il se trouve placé immédiatement auprès de celui de haine.

Pardon pour les insensés qui ont organisé les ouvriers des faubourgs en hordes assassines, haine à ceux qui les ont contraints à mettre bas les armes! Ceux-là n'ont ni cœur, ni entrailles, ni pitié, ni conscience, ni sentiments d'humanité; il est évident qu'ils ne demandent que l'effusion du sang, du sang des anges ».

«Ils osent invoquer la voix de la justice: c'est une cruauté inqualifiable; ils ne craignent pas de dire que celui qui a tiré sur la milice citoyenne est un parricide: c'est un indice de férocité peu communs, ils soutiennent qu'on doit éloigner à jamais de nos murs les braves gens qui ont coupé les bras des gartes mobiles, à l'aide de couperets, et qui ont mutilé le rave général Bréa; c'est attentatoire à la liberté des opinions ».

range soutenue par cependant que M. de le forme ni de style

«Telle est pourtant la thèse l'ex-abbé depuis le 29 juin. Il fau La Mennais le sache, il n'y a pas qui puisse jamais faire tolérer des idées si contraires à la morale publique et à la loi divine».

Le Peuple constituant a donné lieu à un grand nombre de sévères et justes critiques. Parmi ces critiques, nous choisirons encore la suivante, que nous tirons du petit journal intitulé: le Paysan du Danube», juillet 1848. Elle renferme un portrait peu flatté de M. de La Mennais, et pourtant très ressemblant.

191. L'abbé de La Mennais. " Entre tous les prêtres, voilà certainement le prêtre le plus bilieux, le plus haineux, et conséquemment le moins chrétien de toute la chrétienté.

« Au milieu du râle du « Peuple constituant », hier, dans les contorsions de la rage du désespoir, il a, comme un pécheur endurci qui expire dans l'impénitence, lancé à la face de tous la menace, les imprécations et l'anathème.

Mais que veut donc enfin cet homme?

Après avoir prêché la suprématie de Rome, il a insulté la papauté; - Après avoir proclamé la légitimité, le plus pur rayonnement du pouvoir divin sur la terre, il l'a reniée et flagellée.

« Après avoir exalté la souveraineté du peuple, le voilà qui s'insurge contre la suprême volonté de tous; il ameute contre la société la partie troublée de la nation; il soulèverait des plus bas fonds du bourbier parisien, des sentines les plus impures de l'égout populacier, les ex-pensionnaires et les hôtes du bagne, les voleurs de profession, les sicaires à la solde de tous les partis, les lépreux et les pestiférés dont l'aspect dégoûte ou le contact est mortel; enfin, il soufflerait volontiers dans tous les cœurs gangrenés et malades la haine qui déborde du

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rêve, il lance contre l'ordre et la société les plus fougueuses imprécations.

« Honte éternelle à ce prêtre dont l'âme fut en tous les temps sans amour et sans charité! Honte éternelle à l'écrivain dont la plume a toujours distillé le fiel et la haine, et qui a établi sur la désolation et le deuil les fondements impies de son effroyable popularité.

<< N'en doutons pas, un jour, ce nouveau Mathan, dans l'épouvante de son passé et dans l'effroi de son avenir, dira, comme le prêtre de Baal:

Au comble de ma gloire,
Du Dieu que j'ai quitté l'importune mémoire
Jette au fond de mon âme une sombre terreur;
Et c'est ce qui redouble et nourrit ma fureur.
Heureux, si, sur son temple achevant ma vengeance,
Je puis convaincre enfin sa haine d'impuissance,
Et parmi les débris, le ravage et les morts,

A force d'attentats perdre tous mes remords !!! »
PR. P.

192. Grand procès fait au Peuple constituant ». La République du bon sens. Paris, Alex. Pierre, 1848, in-fol. de 2 pages à 3 colonnes.

Ecrit qui porte le nom de l'abbé de La Mennais, mais qui n'est pas de lui.

Ce canard a été reproduit huit jours plus tard, sous le titre de la Colère de M. de La Mennais. Paris, Alexandre Pierre et Cie, in-fol. d'une demi-feuille à 3 colonnes.

193. Lettres parisiennes. La Semaine des cautionnements. A M. La Mennais. Avec cette épigraphe : Tombe, tombe, feuille éphémère. Millev. 25 juillet 1848. Paris, Lévy, éditeur, rue du Cadran, no 15, 1848, in-fol. de 2 pages à 3 colonnes.

Signé Carloman.

C'est une feuille volante, très bonne à conserver; aussi la reproduisons-nous ici. Elle renferme une appréciation du caractère de M. de La Mennais, qui n'est malheureusement que trop juste.

« Parmi les feuilles nombreuses dont le mois de juillet a été le dernier mois d'automne, venait certainement en première ligne, par son éloquence épileptique, celle enrichie de votre collaboration, le « Peuple constituant », qui, martyr du cautionnement, a trouvé du moins dans la solennité de sa mort une compensation à la brièveté de sa vie.

«Faisant une spéculation morale, tant sur l'attention religieuse qu'on accorde toujours aux dernières paroles d'un mourant que sur le charlatanisme d'un encadrement noir, vous aviez réservé, pour le numéro de ce journal in extremis, votre venin le plus subtil, vos menaces les plus furieuses.

«La spéculation a été bonne, dans un sens; tout Paris a lu vos sinistres adieux, qui, s'ils ne vous ont pas fait des prosélytes, vous ont récolté d'innombrables malédictions.

« Et pour vous, récolter des malédictions, c'est faire une heureuse moisson, puisque c'est donner, par réciprocité, un débouché au fiel que renferme votre cœur.

« Il est vrai que pour détester et maudire vous n'avez pas besoin de motifs.

• Comment votre cœur seul peut-il suffire à contenir tant de haine? Ne déborde-t-il pas de trop plein? Ne craignez-vous pas que, se brisant, toute votre fortune vous échappe? Car la haine est votre trésor, et, vous le savez, on meurt de rage et de colère.

«Qui donc vous a assuré que la faculté de haïr vous sera donnée dans un autre monde ?

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Votre enfer à vous serait d'aimer et de pardonner. << Mais quel est donc votre but? Où voulez-vous en venir?

« Seriez-vous l'un des adeptes de cette secte nouvelle, qui, voulant s'é tablir sur les ruines de la Civilisation et les décombres des villes, demande l'abolition de la famille et l'anéantissement de la propriété?

« Prêtre, vous avez tenté de saper le Catholicisme; citoyen, voudriez-vous renverser la Société ?

La Société vous repousserait comme l'Eglise vous a chassé.

Votre dernier cri est celui du tigre muselé; c'est l'expression suprême de la rage qui se sent maîtrisée. Pendant vos nuits fiévreuses, sans tranquillité pour le présent, sans espérance pour l'avenir, cherchant en vain le sommeil qui vous fuit, ne vous est-il jamais arrivé de jeter un long regard vers le passé et d'arrêter votre pensée sur le jour où, n'écoutant que les conseils d'un orgueil indomptable, vous refusâtes de courber la tête sous la censure du pasteur dont, prêtre, vous aviez reconnu la domination indiscutable?

« C'est de ce jour de première humiliation que datent vos premiers pas dans les sentiers perdus.

N'avez-vous pas souvent relu, avec des larmes peutêtre, cette bulle qui, vous frappant d'interdit, vous chasse du giron de l'Eglise qu'après quinze ans d'études vous aviez adoptée comme la seule véritable?

<< Lorsque dans le fiel de votre cœur vous élaborez ces écrits, semant la discorde, prêchant la vengeance, respirant la haine, vous souvenez-vous que ce cœur avait juré de n'avoir que des pensées de paix et de charité ?

« Et dans cette main qui trace les lignes dictées par le cœur, voyez-vous la main qui tenait l'hostie consadcrée, symbole de pardon et d'amour?

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N'est-ce pas que la pente est rapide, qu'une fois engagé dans le labyrinthe des erreurs, n'ayant pour conducteur que l'orgueil, il est bien difficile de retrouver le droit chemin? Tout pas fait en avant est une impossibilité de plus au retour à la lumière, et à chaque pensée d'un pas en arrière votre guide vous crie En avant, marche, marche toujours!

«Que votre âme hautaine a dû souffrir de sa première humiliation, pour vous avoir ainsi amené d'échelons en échelons, de chutes en chutes, où vous en êtes aujourd'hui !

« Vous êtes à plaindre ! vous l'êtes d'autant plus que vous reconnaissez la main de Dieu, qui, pour confondre votre orgueil, vous a frappé de vertige, car vous n'ètes pas tellement atteint de cécité que, pour vous, lumières et ténèbres soient une seule et même chose.

« Votre lucidité fait votre première douleur; vient ensuite votre isolement, qui déchire votre cœur en abaissant votre esprit.

« Quoi! avec votre éloquence sublime, votre génie incontestable, vous ne trouvez pas une tente où vous réfugier, vous n'avez personne qui veuille accepter sa part de l'anathème que le monde entier vous jette d'une seule voix !

Où sont vos partisans, vos amis, vos coreligionnaires?

<< Vos partisans! Existe-t-il en France un drapeau portant pour devise: Felonie et Mensonge?

Ne reniez-vons pas hautement ces quelques utopistes sans talent, ces prétendus socialistes sans idées, ces théoristes sans pratique, qui, à l'aide d'un gilet à la Robespierre, d'un visage à tous crins et d'une voix enflée, pensent se rendre importants en jouant au Croquemitaine?

Vos amis ! le cœur voué à la haine peut-il s'ouvrira votre jeunesse; votre vieillesse, à son tour, rejettera à l'amitié?

Vos coreligionnaires ! Prêtre renégat, vous êtes-vous fait juif ou mahométan ?

⚫ Entendez-vous cette voix venant de la Judée, traversant dix-huit cents ans, et criant: Qu'il soit crucifié !....... C'est la voix du peuple juif se ruant sur l'HommeDieu, garrotté et sans défense.

Voyez-vous celle caravane nombreuse se rendant à la Mecque? C'est la tribu de Mahomet, allant pieusement se prosterner devant la tombe du maître.

⚫ Mélez donc votre voix à la voix ou joignez-vous à la caravane; au moins, en religion, vous compterez pour quelque chose, tandis qu'aujourd'hui, chrétien sans foi, catholique excommunié, prêtre sans ministère, vous êtes la négation de toute croyance, car, novateur bardi, vous n'avez pas la prétention de fonder une religion; les Luther et les Calvin de notre siècle se Domment Châtel et Jean Journet.

La crainte du ridicule vous retiendrait! puis, votre mission est de démolir et non d'édifier.

Porté par le suffrage populaire sur les bancs de l'Assemblée nationale, qu'avez-vous fait pour justifier la confiance que les électeurs avaient mise en vous ?

⚫ Sur quelle question obscure avez-vous fait jaillir la lamiere?

⚫ Quelle innovation heureuse avez-vous proposée ? Vous ne vous abusez pas à ce point de croire que ce sont les sympathies pour vos opinions actuelles qui vous ont valu l'honneur de représenter le peuple; non, vous le savez, la plupart des électeurs n'ont vu en vous que l'homme éloquent, l'esprit supérieur qu'on espérait voir sortir des utopies irréalisables, pour se vouer aux développements des principes dont l'application était devenue possible.

Arrive le jour des nouvelles élections, et il vous sera facile de compter ceux de vos clients que la ligne de conduite suivie par vous aura satisfaits.

• Les électeurs seront d'autant plus exigeants que le mandataire était plus éminent, et c'est en raison de ce qu'on attendait de l'homme que le représentant sera jaze.

Que parlez-vous de boucherie organisée par des conspirateurs monarchiques? Les organisateurs véritables de la lutte sanglante qui a désolé la France, ne les connaissez-vous pas?

Ce sont ces hommes au cœur haineux, à la plume vénéneuse, qui, abusant de leur éloquence, se plaisent à torturer les âmes faibles par l'exhibition des maux souvent imaginaires, les réduisent au désespoir, les font se jeter sur une armée et courir à la rue, non pour se faire une vie meilleure, mais pour tuer, et se venger contre la Société, qui n'est pas coupable des maux qu'elles n'ont pas soufferts.

A Dieu ne plaise qu'optimiste satisfait, je veuille nier le malheur et la souffrance; mais c'est par l'esprit ulcéré et non par le cœur malade que s'arme la main.

A qui s'adressent vos dernières menaces? Quels sont les traîtres que vous voulez effrayer du charnier ou pourrissent les âmes cadavéreuses, les consciences mortes!

En traitrise, vous devez être expert; il y a loin, ce me semble, du camp du DRAPEAU BLANC » à la tente du parti du PEUPLE CONSTITUANT, » et ce n'est pas sans félonie qu'on passe ainsi d'un parti à un autre, avec armes et bagages.

Singulière existence que la vôtre! Votre âge mûr à répudié toutes les croyances, toutes les sympathies de

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au loin tous les songes creux de l'âge mûr; mais alors où ira-t-elle chercher un aliment nouveau pour la galvaniser et lui rendre cette vie factice et nerveuse dont votre âme a besoin? Reprendrez-vous en entrant dans cette jeunesse de la tombe le bagage de sentiments laissés au seuil de l'âge mûr? vous souviendrez-vous de vos premiers serments; vos premiers sentiments se retrouveront-ils, enfouis qu'ils sont au fond de votre

cœur?

«J'oubliais... Vous ne pouvez reculer.

« Deux hommes que vous auriez dû compter pour frères, l'un par le sacerdoce, l'autre par le génie, viennent de mourir (1) quelles noires réflexions, quels tristes retours sur vous-même n'avez-vous pas à faire en présence de ces tombes glorieuses? Celle-ci est celle d'un prêtre mourant victime de sa charité chrétienne, celle-là est celle d'un poète expirant fidèle à ses premiers serments, à ses premières convictions.

Ne donneriez-vous pas les jours qui vous restent à vivre pour l'une de ces deux tombes?

« Votre conscience dit: oui.
«Votre orgueil criera: non.

«Peut-être cette Lettre se glissera-t-elle jusqu'à vous, Monsieur; peut-être, à la vue de la signature, vous drapant dans votre superbe indifférence à l'égard de tous ceux que la célébrité n'a pas marqués de son auréole, la rejetterez-vous sans la lire.

«Peut-être, au contraire, voyant au sommet de la feuille votre nom écrit en grosses lettres, serez-vous curieux de savoir ce qu'un homme qui vous est parfaitement inconnu, et qui ne peut avoir aucun motif personnel pour vous louanger ou vous blâmer, pense et dit de vous.

«Ma critique, je ne m'abuse pas, vous paraîtra de mauvais goût, et mon langage peu parlementaire. Que voulez-vous? Peu accoutumé aux fleurs de la rhétorique, je ne connais qu'un moyen pour me faire comprendre, c'est de dire, en termes reconnus par le vocabulaire ou adoptés par l'usage, ce que je veux faire savoir.

Mon but sera atteint aujourd'hui, si mes lecteurs, donnés par le hasard, comprennent que, méprisant le prêtre renégat, condamnant le citoyen traître à ses principes et à la Société, blâmant le représentant infidèle à son mandat, je m'incline avec respect devant

l'homme de génie dont la magnifique intelligence, malheureusement au service de l'erreur, n'en est pas moins un don de Dieu détourné de sa première destination ».

Paris, le 25 juillet 1848.

CARLOMAN.

Nous terminerons ici notre liste des ouvrages et écrits pour, contre et sur les opinions émises par M. de La Mennais en matières de Religion, de Philosophie et de Politique. Son étendue a beaucoup dépassé les limites fque nous avions arrêtées, et pourtant notre travail est loin d'être complet. Combien de critiques, dues à de dignes ecclésiastiques et d'honorables savants, ont été insérées dans les recueils religieux, tels que ceux-ci : l'Ami de la Religion, » la « Chronique religieuse », Tablettes du clergé », le Mémorial catholique », qui comptaient au nombre de leurs rédacteurs ordinaires des hommes aussi distingués que les Grégoire, les Lanjuinais, les Tabaraud, etc.; la « Revue protestante >>

les

(1) L'archevêque de Paris (Affre) et Chateaubriand.

et surtout le « Semeur », autre recueil protestant, qui a donné dix à douze articles sur les ouvrages de M. de 1.a Mennais; dans les recueils philosophiques, et jusque dans les feuilles rendant quotidiennement compte des conquêtes et des aberrations de l'esprit humain. Nous passons toutes ces indications sous silence, parce que leur recherche et leur citation nous eussent contraint à dépasser une mesure de temps et de place déjà assez bien remplie. Néanmoins, à la table des critiques de M. de La Mennais, nous avons encore cité quelques opuscules particuliers que nous n'avons connus que tardivement.

IX. BIOGRAPHIES DE M. L'ABBÉ F. DE LA

MENNAIS.

194. Notice sur MM. (Jean-Marie et Félicité) Robert de La Mennais; par M. F.-G.-P.-B. Manet, prêtre, chef d'institution de la ville de Saint-Malo. Imprimée pages 244 à 246 de la Biographie des Malouins célèbres, etc. de l'auteur. Saint-Malo, l'Auteur, 1824, in-8.

195. Biographie de l'abbé de La Mennais; par M. l'abbé Gerbet. Imprimée pages 179 et suiv. du tome II du « Biographe et Nécrologe réunis » (1828). 196. Ecrivains contemporains. M. l'abbé de La Impr. dans la série, 1er février

Mennais; par M. Sainte-Beuve.

« Revue des Deux Mondes », première 1832.

Ecrit par un enthousiaste du nouveau Jérémie, qui dans le poète n'avait pas pressenti le Babeuf en rabat.

197. Etudes et Notice biographique sur l'abbé F. de La Mennais; par Edmond Robinet. Paris, Paul Dau- | brée et Cailleux, 1835, in-8 de 116 pages, 2 fr. 50 c.

M. E. Robinet a écrit ces études en élève et ami de M. de La Mennais.

198. Notice sur M. François (lisez Félicité) Robert, de la Mennais. (Par Alph. Rabbe).

Imprimée dans le tome III de la Biographie universelle et portative des contemporains », page 565 et suiv., au nom Mennais.

Nous avons beaucoup profité de cette Notice, l'une des plus impartiales qui existent sur ce fameux abbé. 199. Notice biographique sur M. Félicité-Robert, abbé de La Mennais; par MM. G. Sarrut et B. SaintEdme.

Imprimée dans la << Biographie des hommes du jour », publiée par ces deux écrivains, tome Ier, 2e partie, page 175 et suivantes (1836).

Les auteurs avouent avoir emprunté une grande partie de cette Notice à celle de M. E. Robinet. (Voy. le no 199.)

200. Notice biographique sur M. de La Mennais; par le comte A.-H. de Lahaye. 1838.

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X. COURONNE POÉTIQUE DE M. F. DE LA MENNAIS (1).

205. A. M. l'abbé de La Mennais; par J. Chopin. Paris, de l'impr. de Duverger, 1834, in-8 de 4 pages.

Six strophes, chacune de dix vers.

206. Epitre à M. de La Mennais; par M. Davin, de Veynes. Gap, de l'impr. d'Allier, 1837, in-8 de 16 pages.

207. A M. de La Mennais (en vers), avec un portrait; par Louis Bastide, de Marseille.

Quatrième livraison de la Pythonisse, satires populaires. (Paris, 1838, in-8).

208. A M. La Mennais; par Edouard Turquety. (Stances.) Rennes, Mollies; Paris, Debécourt, 1838, in-8 de 16 pages.

209. Où va le Monde? A La Mennais; par Prosper Blanchemain. (En vers). Imprimé dans la « Revue de Rouen et de la Normandie », année 1848.

210. A. M. de La Mennais, deux épîtres : Politique et Religion, par Désiré Carrière. Nanci, Thomas, et Paris, Debécourt, 1837, gr. in-8, | 1 fr.

211. La Mennais, poésie; par Mme Louise ColletRevoil.

Impr. dans la Revue du progrès politique, social et littéraire », de M. Louis Blanc, no du 15 mars 1839.

212. Epître au roi sur la captivité de La Mennais. (En vers). Lyon, 1841, in-4 de 4 pages lithogr. 213. A M. de La Mennais. Beauport. (En vers.) 1842.

Imprimé pages 129 et 130 de Bretagne », par Amand Guérin. Paris, 1842, in-12.

Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en reproduisant une courte pièce d'un très jeune compatriote de M. de La Mennais, jeune homme naïf, qui a eu foi dans le nouvel Athanase.

Lorsqu'à ces cœurs brisés et fuyant le naufrage,
Frêles esquifs battus par la vague et l'orage,
Calme à l'abri des vents, vous méditiez un port,
Une anse où recevoir leur errante chaloupe,
Où radouber leur voile et remâter leur poupe,
Une rade, Beauport;

Prêtre, c'était le fait d'une noble pensée ;
Le fait d'une raison dans les cieux élancée,
Recevant du Très-Haut le soufle inspirateur;
Le fait d'un esprit pur; un rayon d'espérance
Emané de celui qui guérit la souffrance,
Du grand Consolateur.

(1) Plusieurs autres pièces de vers inspirées par les ouvrages de M. F. de La Mennais sont citées parmi les réfutations particulières auxquelles elles ont rapport.

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