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forcées de fe mouvoir & de parcourir l'efpace intermédiaire, pour s'approcher & fe réunir. Le mouve◄ ment eft donc auffi ancien que la matière, & l'im pulfion ou répulfion eft contemporaine de l'attraction; mais, agissant en fens contraire, elle tend à éloigner tout ce que l'attraction a rapproché.

Le choc, & toute violente attrition, entre les corps, produit du feu en divifant & repouffant les parties de la matière (b); & c'eft de l'impulfion primitive que cet élément a tiré fon origine; élément lequel feul eft actif & fert de bafe & de miniftre à toute force impulfive, générale & particulière, dont les effets font toujours oppofés & contraires à ceux de l'attraction univerfelle. Le feu fe manifefte dans toutes les parties de l'univers, foit par la lumière, foit par la chaleur; il brille dans le Soleil & dans les Aftres fixes; il tient encore en incandefcence les groffes planètes; il échauffe plus ou moins les autres planètes & les comètes; il a auffi pénétré, fondu, enflammé la matière de notre globe, lequel ayant fubi l'action de ce feu primitif, eft encore chaud; &, quoique cette chaleur s'évapore & fe diffipe fans ceffe, elle est néanmoins très-active & fubfifte en grande quantité puifque la température de l'intérieur de la terre, à une médiocre profondeur, eft de plus de dix degrés.

(b) Supplément, tome I., pag. 8 & fuiv.

C'eft de ce feu intérieur ou de cette chaleur pro, pre du globe que provient le feu particulier de l'électricité. Nous avons déjà dit, dans notre introduction à l'Hiftoire des Minéraux, & tout nous le perfuade, que l'électricité tire fon origine de cette chaleur intérieure du globe; les émanations continuelles de cette chaleur intérieure, s'élèvent perpendiculairement à chaque point de la furface de la terre; elles font bien plus abondantes à l'équateur que dans toutes les autres parties du globe. Affez nombreuses dans le zones tempérées, elles deviennent nulles ou prefque nulles aux régions polaires, qui font couvertes par la glace ou refferrées par la gelée. Le fluide électrique, ainfi que les émanations qui le produifent, ne peuvent donc jamais être en équilibre autour du globe; ces émana! tions doivent néceffairement partir de l'équateur où elles abondent, & fe porter vers les poles où elles manquent.

Ces courans électriques, qui partent de l'équateur & des régions adjacentes, fe compriment & fe refferrent, en se dirigeant à chaque pole terrestre, à-peuprès comme les méridiens fe rapprochent les uns des autres ; dès-lors la chaleur obfcure, qui émane de la terre, & forme ces courans électriques, peut devenir lumineufe en fe condenfant dans un moindre efpace, de la même manière que la chaleur obfcure de nos fourneaux devient lumineufe, lorfqu'on la condense

en la tenant enfermée (c). Et c'eft-là la vraie caufe de ces feux qu'on regardoit autrefois comme des incendies céleftes & qui ne font néanmoins que des effets électriques auxquels on a donné le nom d'aurores polaires. Elles font plus fréquentes dans les faifons de l'automne & de l'hiver, parce que c'eft le tems où les émanations de la chaleur de la terre font le plus complètement fupprimées dans les zones froides, tandis qu'elles font toujours presque également abondantes dans la zone torride; elles doivent donc fe porter alors avec plus de rapidité de l'équateur aux poles, & devenir lumineufes par leur accumulation & leur refferrement dans un plus petit efpace (d).

Mais ce n'eft pas feulement dans l'atmosphère & à la furface du globe que ce fluide électrique produit de grands effets; il agit également & même avec

(c) Suppl. vol. 2, expériences fur les effets de la chaleur obscure. (d) M. le Comte de la Cepède a publié, dans le Journal de physique de 1778, un Mémoire dans lequel il fuit les mêmes vues, relatives à l'électricité, que nous avons données dans notre introduction à l'Histoire des Minéraux, & rapporte l'origine des aurores boréales à l'accumulation du feu électrique qui part de l'équateur, & va se ramasser au-dessus des contrées polaires. En 1779, on a lu, dans une des féances publiques de l'Académie des sciences, un Mémoire de M. Franklin, dans lequel ce favant Phyficien attribue auffi la formation des aurores boréales au fluide électrique qui fe porte & fe condenfe au-deffus des glaces des deux poles.

beaucoup

beaucoup plus de force à l'intérieur du globe, & furtout dans les cavités qui fe trouvent en grand nombre au-deffous des couches extérieures de la terre; il fait jaillir, dans tous ces espaces vides, des foudres plus ou moins puiffantes: &, en recherchant les diverfes manières dont peuvent fe former ces foudres fouterraines, nous trouverons que les quartz, les jafpes, les feldfpaths, les fchorls, les granits & autres matières vitreuses, font électrifables par frottement, comme nos verres factices, dont on fe fert pour produire la force électrique & pour isoler les corps auxquels on veut la communiquer.

Ces fubftances vitreufes doivent donc ifoler les amas d'eau qui peuvent fe trouver dans ces cavités, ainfi que les débris des corps organifés, les terres humides, les matières calcaires, & les divers filons métalliques. Ces amas d'eaux, ces matières métalliques, calcaires, végétales & humides, font, au contraire, les plus puiffans conducteurs du fluide électrique. Lors donc qu'elles font ifolées par les matières vitreufes, elles peuvent être chargées d'un excès plus ou moins confidérable de ce fluide, de même qu'en font chargées les nuées environnées d'un air fec qui les ifole.

Des courans d'eau, produits par des pluies, plus ou moins abondantes, ou d'autres caufes locales & accidentelles, peuvent faire communiquer des matières conductrices, ifolées & chargées de fluide électrique,

Aimant.

B

avec d'autres fubftances de même nature, également ifolées, mais dans lefquelles ce fluide n'aura pas été accumulé ; alors ce fluide de feu doit s'élancer du premier amas d'eau vers le second, & dès-lors, il produit la foudre fouterraine dans l'efpace qu'il parcourt. Les matières combuftibles s'allument; les explosions fe multiplient; elles foulèvent & ébranlent des portions de terre d'une grande étendue, & des blocs de rochers en très-grande maffe & en bancs continus; les vents fouterrains, produits par ces grandes agitations, foufflent & fe lancent, dès-lors avec violence, contre des fubftances conductrices de l'électricité, ifolées par des matières vitreufes; ils peuvent donc auffi électrifer ces fubftances de la même manière que nous électrifons, par le moyen de l'air fortement agité, des conducteurs ifolés, humides ou métalliques.

La foudre allumée par ces diverses causes, & mettant le feu aux matières combuftibles, renfermées dans le fein de la terre, peut produire des volcans & d'autres incendies durables. Les matières enflammées dans leurs foyers, doivent en échauffant les fchiftes & les autres matières vitreuses, de feconde formation, qui les contiennent & les ifolent, augmenter l'affinité de ces dernières fubftances avec le feu électrique ; elles doivent alors leur communiquer une partie de celui qu'elles possèdent, &, par conféquent, devenir électrifées en moins. Et c'est par cette raison que lorf

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