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monde ont réprouvés et qui ne doivent point être reproduits dans notre siècle. Quoique nous les ayons crus indignes de figurer dans un si beau recueil, il est de notre devoir d'en donner connaissance au lecteur, afin qu'après les avoir comparés avec les autres, il puisse juger luimême de nos intentions et du degré d'autorité que nous pouvons avoir eu à les supprimer. Les

voici :

* Le Sage imite les cyniques.

* *

*

* Le Sage peut se nourrir de toute viande, même de chair humaine dans l'occasion.

** Le Sage saura sortir lui-même de la vie si la circonstance l'exige.

* Le Sage peut rompre le fil de ses jours. (Répétition de l'article précédent.).

**

Le Sage ne refuse point l'empire, et il se mêle avec les grands.

(Article contradictoire avec l'un de ceux que nous citerons tout-à-l'heure, et qui est ainsi conçu Le Sage s'écarte des affaires.)

Ces paradoxes mis de côté, la morale des Stoïciens ne paraît inférieure à nulle autre, et semble même avoir pu servir d'acheminement au christianisme. Aussi, à une époque où la cor◄ ruption des moeurs avait infecté la terre, l'école de Zénon se fit-elle à Rome un grand nombre de partisans parmi les hommes du plus haut mérite et de l'austérité la plus reconnue : tels ont été Manilius, Sénèque, Lucain, Perse, Cornutus, Epictète, Tacite, Thraséas, MarcAurèle, etc.

Après avoir donné un Précis historique sur la vie et le caractère de Zénon, nous retracerons les bases principales sur lesquelles le monument de sa doctrine a été fondé, et finirons par le portrait du Sage, en y ajustant les remarques et explications qui nous paraîtront conformes au but moral que nous nous sommes proposé en le retraçant.

DÉTAILS SUR ZÉNON.

Zénon, célèbre philosophe grec, fondateur de l'École stoïcienne, naquit l'an 372 avant Jésus-Christ, à Citium, dans l'île de Chypre. Il exerça d'abord la profession de marchand; mais, revenant de la Phénicie avec une cargaison de pourpre, il fit naufrage au port du Pirée, et perdit toutes ses marchandises. Affligé de cette perte qui le ruinait complètement, il se retira à Athènes, entra chez un libraire et se mit à lire un traité de Xénophon, dont la lecture lui fit

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bientôt oublier ses malheurs. Il demanda an libraire où demeuraient ces sortes de gens dont parlait cet auteur. Gratès le cynique ayant passé par hasard, dans ce moment, le libraire le montra à Zénon et l'exhorta à le suivre : ce qu'il fit, en effet, et devint son disciple. Il regarda dès-lors, jusqu'à la fin de ses jours, comme un très-grand bonheur, d'avoir perdu sa fortune et d'avoir été jeté par les vents sur le port du Pirée: il en remcrcia même les Dieux. Il avait environ trente ans lorsqu'il s'attacha à Cratès. Après avoir étudié dix ans sous ce philosophe, et avoir passé dix autres années sous Stilpon de Mégare, sous Xénocrate et Polémon, étant alors âgé de cinquante ans, il osa, malgré la vogue du Platonisme et du Péripatétisme, ouvrir à Athènes, dans le Pécile, le plus beau portique de la ville, dans le voisinage même de l'Académie et du Lycée, une école nouvelle où bientôt il vit accourir une foule de disciples que son caractère honorable lui attachait par les liens de l'estime, et acquit ainsi la réputation du plus grand des philosophes contemporains.

Cependant, il dédaigna les applaudissemens de la foule, et donna sans cesse l'exemple de la gravité qu'il exigeait de ses élèves. Aucun incident remarquable ne vint troubler sa longue carrière. Il vieillit doucement, honoré par ses

par ses talens, ne cessant d'en

vertus, admiré par ses talens

seigner sa doctrine, et mourut âgé de quatre-vingt dix-huit ans sans avoir jamais eu la moindre incommodité, l'an 274 avant Jésus-Christ. Il Ꭹ avait alors quarante-huit ans qu'il enseignait sans. aucune interruption, et soixante-huit qu'il avait commencé à s'appliquer à la philosophie. Sa doctrine fut nommée STOÏCIENNE, du Portique (2) dans lequel il donnait ses leçons.

Il faisait consister le souverain bien à vivre conformément à la nature, selon l'usage de la droite raison; il ne reconnaissait qu'un Dieu et admettait en tout une destinée inévitable. Son valet, voulant un jour profiter de cette opinion, et s'écriant, tandis qu'il le battait pour un larcin : « J'étais destiné à dérober! « Oui, lui dit » Zénon, et à être battu. »

Il fut regretté à sa mort par tout ce qu'il y

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