purement spirituelle. Il n'y a pas, il ne peut y avoir deux sociétés spirituelles; elle est, de sa nature, unique et universelle. Ainsi est née l'Eglise; de là cette unité qu'elle a proclamée comme son principe, cette universalité qui a toujours éte son ambition. Plus ou moins claire, plus ou moins rigoureuse, c'est là l'idée qui repose au fond de toutes ses doctrines, qui plane au-dessus de tous ses travaux. Bien avant le vi sieele, et dès le berceau mêine du christianisme, elle apparaît dans les écrits et dans les actes de ses plus illustres interprètes. › (Guizor, Civilisation en Europe.) § VIII. L'Eglise a-t-elle jamais été une caste comme le dit M. P. Leroux? Il y a un mot dont on s'est souvent servi en parlant du clergé chrétien, et que j'ai besoin d'écarier: c'est celui de caste. On a souvent appelé le corps des magistrats ecclésiastiques une caste. Cette expression n'est pas juste: l'idée d'hérédité est inhérente à l'idée de caste. Parcourez le monde; prenez tous les pays dans lesquels le régime des castes s'est produit, dans l'lade, en Egypte; vous verrez partout la caste essentiellement héréditaire; c'est la transmission de la même situation, du même pouvoir de père en fils. Là où il n'y a pas d'hérédité, il n'y a pas de caste, il y a corporation; l'esprit de corps a ses inconvénients, mais est très-différent de l'esprit de caste. On ne peut appliquer le mot de caste à l'Eglise chrétienne. Le célibat des prètres a empèché que le clergé chrétien ne devîni une caste. Vous entrevoyez déjà les conséquences de cette différence. Au syième de caste, au fait de l'hérédité est attaché inévitablement le privilége; cela découle de la definition même de la caste. Quand les mêmes fonctions, les mêmes pouvoirs deviennent héréditaires dans le sein des mêmes familles, il est clair que le privilége s'y attache, que personne ne peut les acquérir indépendamment de son origine. C'est en effet ce qui est arrivé: là où le gouvernement religieux est tombé aux mains d'une caste, il est devenu matière de privilége; personne n'y est entré que ceux qui appartenaient aux familles de la caste. Rien de semblable ne s'est rencontré dans l'Eglise chrétienne; et non seulement rien de semblable ne s'y est rencontré, mais l'Eglise a constamment maintenu le principe de l'égale admissibilité de tous les hommes, quelle que fût leur origine, à toutes ses. charges, à toutes ses dignités. La carrière ecclésiastique, particulièrement du v• au x11a siècle, était ouverte à tous. L'Eglise se recrutait dans tous les rangs, dans les inférieurs comme dans les supérieurs, plus souvent même dans les inférieurs. AuCour d'elle, tout était placé sous le régime du privilege elle maintenant seule le principe de l'égalité, de la concurrence; elle appe'ait seule toutes les supériorites légitimes à la possession du pouvoir. C'est la première grande conséquence qui ait découlé naturellement de ce qu'elle était un corps et non pas une casie. 1381) Je n'ai fait aucune remarque sur le point de vue et les appréciations personnelles de M. Guizot. Je we contente de renvoyer au livre de M. l'abbé GAINET (Paris, Lecoffre). On trouvera dans cette Dissertation, la En voici une seconde il y a un esprit inhérent aux castes, c'est l'esprit d'immobilité. L'assertion n'a pas besoin de preuve. Ouvrez toutes les histoires, vous verrez l'esprit d'immobilité s'emparer de toutes les sociétés, politiques ou religieuses, où le régime des castes domine. La crainte du progrès s'est bien introduite, à une certaine époque et jusqu'à un certain point, dans l'Eglise chrétienne. On ne peut dire qu'elle y ait dominé; on ne peut dire que l'Eglise chrétienne soit restée immobile et slationnaire; pendant de longs siècles elle a été en mouvement, en progrès, tantôt provoquée par les attaques d'une opposition extérieure, tantôt déterminée, dans son propre sein, par des besoins de réforme, de dévelo, pement intér eur. Nul doute que l'égale admission de tous les hommes aux charges ecclésiastiques, que le continuel recrutement de l'Eglise par un principe d'égalité, n'aient puissamment concouru à y entretenir, à y ranimer sans cesse le mouvement et la vie, à prévenir le triomphe de l'esprit d'immobilité. Presque partout, quand une église s'est constituée independante du peuple qu'elle gouvernait, le corps des prêtres a été formé d'hommes à peu près dans la même situation; non qu'il ne soit introduit parmi eux d'assez grandes inégalités; cependant, à tout prendre, le pouvoir a appartenu à des col éges de prêtres vivant en commun, et gouvernant du fond d'un temple le peuple sous à leurs, los. L'Eglise chrétienee etait tout autrement organisée, depuis la misérable habitation du colon, du serf, au pied du château féodal, jusqu'au près du roi, partout il y avait un prêtre, un membre du clergé. Le clergé était associé à toutes les conditions humnaines. Cette diversité dans la situation des prètres chrétiens, ce partage de toutes les fortunes, a été un grand principe d'union entre le clergé et les laïques, principe qui a manqué à la plupart des Eglises investies du pouvoir. Les évêques, les chefs du clergé chrétien étaient, de plus, comme vous l'avez vu, engagés dans l'organisation feodale, membres de la hiérarchie civile en même temps que de la hiérarchie ecclésiastique. De là des intérêts, des hab tudes, des mœurs communes entre l'ordre civil et l'ordre religieux. On s'est beaucoup plaint, et avec raison, des évêques qui allaient à la guerre, des piêtres qui menaient la vie des laïques. A coup sûr, c'etait un grand abus: abus bien moins fâcheux pourtant que n'a été ailleurs l'existence de ces pretres qui ne sortaient jamais du temple, dont la vie était tout à fait séparée de la vie commune. › (GuiZOT, Civilisation en Europe.) RÉSUMÉ. L'EGLISE ÉTAIT LA SOCIÉTÉ LA ELUS POPULAIRE, LA PLUS ACCESSIBLE, LA PLUS OUVERTE A TOUS LES TA◄ LENTS, A TOUTES LES NOBLES AMBITIONS DE LA NATURE HUMAINE. (GUIZOT, Civilisation en Europe (1381). répétition de quelques phrases citées dans le corps de l'ouvrage; mais je les ai laissées à dessein pour mieux douner une idée des raisonnements du célèbre publiciste. FIN DE LA PRÉPARATION ÉVANGÉLIQUE. Art. 10. Traditions des Eddas sur les démons et sur Art. 11. Traditions du chamanisme sur les anges et les saints. - Art. 18. CHAP. VIII. 1 227 Universalité des traditions sur l'enfer. 250 - 227 Art. 1er. Tradition hindone sur les eaux primitives. 228 - Traditions des Virginiens sur Satan. 228 - - - les anges. 228 luge. - Traditions des Floridiens sur Satan. 228 228 Art. 2. -Souvenir d'Adam dans la tradition hindoue. 250 Satan. 229 Art. 21. - Traditions des Tupinambas sur les anges, 229 Des génies bons et mauvais à Taïti et à Java. - Tradition du déluge chez les Muyscas. 252 253 253 les démons. Art. 25. Universalité de la tradition sur Satan. 233 CHAP. V. 233 - Art. 1. Les quatre âges des Hindous, décadence CHAP. Ier. PREMIERE PARTIE. Moïse libérateur. Causes de la vocation d'Abraham et des Joseph. - 233 Egypte. 257 Art. 2. Traditions du Zend-Avesta sur la chute de CHAP. III. 234 Art. 3. Cérémonie des Perses rappelant la chute. toire de l'humanité. 258 Grandeur de la destinée du peuple Hébreu. - Art. 4. Le mythe de Prométhée rappelant la chute 259 - 231 Art. 5.-Traditions des Esquimaux sur le péché ori- - CHAP. VI. Elévation des idées religieuses, et abrégé 259 253 CHAP. VIII. - 236 - Art. 6. Traditions américaines sur le péché originel Art. 7. Tradition océanienne sur te pêché originel. - - - 236 237 - Art. 10. Cette universalité est avouée par Benjamin Constant. CHAP. VI. 238 Art. 1er. Traditions du Zend-Avesta sur le Ré- - - Art. 4. 259 Le Médiateur devait naître d'une vierge. 239 -- -Du célibat dans les mystères. - 240 CHAP. XVII. 240 calogue au Sinai. - Art. 1. Traditions des Hindous sur le paradis et l'en- - 241 - Traditions sur le ciel et l'enfer à Ceylan. 241 ler. Art. 2. - -- 241 Art. 4. Traditions du sintoïsme japonais sur le ciel 212 Traditions des Egyptiens sur la vie future. CHAP. XVIII. CHAP. XIX. son caractère. - - CHAP. XXI. Explications naturelles de la manne 285 Parallèle de Moise et d'Aaron. 212 - Traditions des Eddas sur le ciel et l'enfer. 241 the. - La législation mosaïque n'est pas un my- CHAP. II. Raison de la législation mosaïque. - 287 CHA. VII. Vie et légende de Lao-Tseu. 494 CHAP. VIII-Cosmogonie du Tao-te-King de Lao-Tseu, 495 - Philosophie égoiste des poëtes gnomiques. 497 CHAP. IX.. - CHAP. XLVII. Appréciation de la morale de l'épi- - - - 575 CHAP. LI. ·Décadence générale de la philosophie - CHAP. LIII. Philosophie romaine. - CHAP. I.IV. Théologie de Cicéron. - 585 CHAP. LVI.Cicéron apologiste de l'esclavage. 586 Variations des philosophes anciens sur le 599 - CHAP. I.XV. Impuissance de la philosophie antique - CHAP. LXVI. Causes de l'impuissance de la philoso- CHAP. 1. Caractères du paganisme gréco-romain. CHAP. XXIN.- Des vrais caractères de l'amour socrati- 524 525 CHAP. XXIV. - Fatalisme de la inorale platonicienne. - - Anarchie religieuse au sein du poly- CHAP. XXV.-Analyse de la République de Platon, 525 CHAP. XXVII. - - - - 616 CHAP. VII. Immoralité de la société grecque. - Théories socia.es de Platon comparées comme un por idéal. CHAP. XXIX. Jugement d'Aristote sur la république de Platon. Platon ne regardait pas sa république CHAP. XXX. Comparaison des théories sociales de Platon et d'Aristote. 536 - CHAP. XXXI. De la prétendue origine platonicienne païens. - 620 - 539 CHAP. XXXII. - La trinité n'est pas dans Platon. 540 CHAP. XII.- 544 et les Gaulois. - f.es sacrifices humains dans le paganisme. CHAP. XXXIV. - Polythéisme d'Aristole. 515 CHAP. XIV.. CHAP. XXXV. - Aristote nie l'immortalité de l'âme. 546 548 CHAP. XXXVII. - Appréciation des théories sociales d'A- ristote. 519 Sacrifices bumains chez les Muyscas. 632 CHAP. XXXVIII. - Décadence de la phil sophie d'Aris- - lote. 552 CHAP. XVII. De l'authropophagle dans le paga- |