avril suivant, lors de leur réunion à Car- thage pour la tenue d'un concile universel de toute cette province. On y fit plusieurs décrets et l'hérésie de Pélage y fut condam- née. Les évêques de ce concile instruisirent le Pape de leur conduite à l'égard de cet hé- résiarque et joignirent à leur lettre les huit décrets qu'ils avaient faits touchant la réu- nion des pélagiens. Dans le même temps, quelques fidèles de Rome firent parvenir au Pape quelques écrits de Pélage, qui étaient tombés entre leurs mains, entre autres ses commentaires sur saint Paul. D'un autre côté, l'hérésie pèlagienne avait à Rome ses défenseurs, qui profitèrent d'une sédition survenue dans cette ville pour accuser les catholiques de sédition. Zozime, dans cet état de choses, résolut d'examiner encore Célestius et de tirer de lui une réponse pré- cise, afin qu'on ne pût plus douter, ou qu'il avait renoncé à ses erreurs, ou qu'il n'était qu'un fourbe. I le cita à comparaître, mais Célestius, pour n'être pas obligé d'a- nathématiser sa profession de foi, s'enfuit de Rome. Alors le Pape, reprenant sa sévé- rité un peu interrompue, condamna pour la seconde fois Célestius et Pélage. Ensuite il écrivit à tous les évêques d'Afrique en par- ticulier, et en général à tous les évêques, afin, dit saint Prosper, de mettre l'épée de saint Pierre entre les mains de tous les pré- lats de l'univers pour détruire toutes ces erreurs. Dans cette lettre Zozime expliquait les erreurs de Célestius, citait plusieurs
passages du Commentaire de Pélage sur saint Paul, établissait la doctrine du péché origi- nel et celle de la nécessité du baptême, cu- seignait le besoin continuel que nous avons du secours de Dieu pour toutes nos actions, nos mouvements et nos pensées; enfin, il reconnaissait que c'était par l'inspiration de Dieu qu'il avait communiqué cette affaire aux évêques. Le clergé de Rome et les évê- ques de toutes les Eglises souscrivirent à cette lettre de Zozime, à l'exception de dix- huit parmi lesquels se trouvait Julien, évê- que d'Eclane. Le Pape écrivit encore plu- sieurs autres lettres aux évêques d'Afrique, une particulière à saint Augustin et une aux évêques des Gaules, au sujet de Maxime, évêque de Valenco, accusé de plusieurs cri- mes, entre autres d'être manichéen.
Zozime mourut le 26 décembre selon Anas- tase, et le 27 selon un ancien pontifical, après un an neuf mois huit ou neuf jours de règne. Ce fut ce Pape, assure-t-on, qui ordonna aux diacres de porter sur le bras gauche, pen- dant le saint sacrifice, la serviette de lin, d'où est venu notre manipule. Il permit aussi de bénir dans toutes les églises le cierge pascal, cérémonie qui ne se prati- quait apparemment que dans l'église où le Pape officiait ou dans les principales églises. Prudence qui vivait alors, fait mention de cette bénédiction. Il fut enterré auprès du corps de saint Laurent, sur le cheinin de Tibur.
« PredošláPokračovať » |