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Chez DEMONVILLE, Éditeur, rue Christine, n° 2.

1826.

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DU CLERGÉ

ET

DES AMIS DE LA RELIGION.

PRODUCTIONS FT DOCTRINE DES AUTEURS.

POÉSIE.

LE SACRE.

(Quoique le sacre de S. M. Charles X soit déjà loin de nous, et que nous ayons donne une Ode sur cette imposante cérémonie, nos lecteurs ne verront probablement pas sans intérêt la pièce suivante. Ils y trouveront partout des sentimens religieux et monarchiques, rehaussés par un véritable talent de poésie. Avec tous ces titres, nous espérons qu'on ne regardera pas comme intempestive l'insertion de ces vers, dont l'auteur a reçu de S. M. une belle médaille représentant le sacre.)

Aux champs de Tolbiac, témoins de sa victoire,

Le front couronné de lauriers 9

Clovis disoit « Le monde appartient aux guerriers;
Le sceptre est le prix de la gloire. »
Les Gaulois attendris saluoient leur vengeur "
Et les Francs maîtrisés par leur brûlante ivresse,
Au pavois digne d'un grand cœur,

Accouroient élever sa superbe jeunesse :

« Soldats, dit un vieillard, craignez votre allégresse; » Vous trompez ce jeune vainqueur.

Tome 9.

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Le monde est à Dieu seul; Dieu seul en est l'arbitre ; »La force, en vain, l'ose ravir :

Les peuples qu'à son joug elle pense asservir,

» N'ont jamais avoué son titre.

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» Insensé, qui se livre à son fragile appui !
» Il maudit, en tombant sur sa lance brisée
» Le faux brillant dont elle a lui:
» D'inutiles exploits, une gloire éclipsée,
Monumens fugitifs de sa grandeur passée,
» Voilà ce qui reste de lui!

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Les Gaulois et les Francs écoutent en silence:
Clovis détache un casque d'or;

Il se lève : « Vieillard, daigne m'instruire encor,
Soldats, inclinez votre lance. »

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«Viens, reprend le vieillard, sur le livre divin » Viens inscrire ton nom et ta reconnoissance; »Ne crains pas un présage vain ;

>> Si mon Dieu, dans ce jour, t'arme de sa puissance, » Ces peuples, à l'envi, jurant l'obéissance

>> Se confieront à ton destin. »

Clovis l'avoit suivi dans l'enceinte sacrée,
Où réside le Dieu vivant,

Pour immoler ses dieux et leur culte sanglant
Au Dieu d'une épouse adorée.

Les peuples l'observoient émus d'un saint espoir :
Un serment, de leurs vœux solennel interprète,
Le serment d'un pieux devoir,

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Son cœur l'a prononcé, sa bouche le répète,
Et les cieux, du Sicambre acceptant la conquête,
L'ont revêtu de leur pouvoir.

Et le vieillard prioit : « Dieu, bénis sa famille !

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Que de sages, que de héros !

Quelles nobles vertus et quels vaillans travaux " » Fondent l'éclat dont elle brille!

» Clovis ! quel avenir se déroule pour toi !

» Mais, sur l'autel de Dieu tu prends le diadême ; » C'est Dieu qui, te proclamant Roi,

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T'impose sa justice et sa bonté suprême :

» Mérite ses bienfaits, du grand peuple qui t'aime >> Tu seras l'exemple et la loi. »

Vous, qu'aux décrets du ciel devoit le cours des âges, Dans ce pacte religieux,

Vous avez imité vos illustres aïeux,

Et conquis les mêmes hommages.
Ainsi, de siècle en siècle éternisant vos droits,
A l'ombre d'un pouvoir auguste et légitime,
Par vos vertus, par vos exploits,

La France toujours libre, et toujours unanime,..
Atteste aux nations fières de son estime,
Que Dieu seul lui donna ses rois.

Qui donc les inspira ces âmes généreuses,
Ces rois de la France adorés,

Dont les marbres vivans, les bronzes révérés
Règnent sur ces rives heureuses ?

Qui nous les ramena pour vaincre nos revers,
Lorsque de notre joug l'Europe impatiente
Vint en armes briser ses fers ?

Et, quand devant ses feux la liberté tremblante
S'exiloit à regret d'une terre sanglante,
Qui sauva ses droits les plus chers?

Glorieux exilé, père de la patrie,
Assis sur les bords étrangers,

Nos succès, nos malheurs, nos efforts, nos dangers,
Agitoient ton âme flétrie !

Tu le rêvois alors ce pacte protecteur;

Et

pour toi, c'étoit peu que l'Europe irritée

A ta voix calmât sa fureur;

Il falloit que la France, heureuse et respectée,
Ne dût sa liberté si long-temps contestée,

Qu'à son royal libérateur.

1

Et la patrie à peine échappée au naufrage
Baignoit de larmes son cercueil,

Et son amour déçu s'effrayant de son deuil,
S'alarmoit d'un nouvel orage!

Quels chants ont retenti dans les áirs agités ?
Aux pompes de la mort, quelles pompes nouvelles

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