DU CLERGÉ ET DES AMIS DE LA RELIGION. PRODUCTIONS FT DOCTRINE DES AUTEURS. POÉSIE. LE SACRE. (Quoique le sacre de S. M. Charles X soit déjà loin de nous, et que nous ayons donne une Ode sur cette imposante cérémonie, nos lecteurs ne verront probablement pas sans intérêt la pièce suivante. Ils y trouveront partout des sentimens religieux et monarchiques, rehaussés par un véritable talent de poésie. Avec tous ces titres, nous espérons qu'on ne regardera pas comme intempestive l'insertion de ces vers, dont l'auteur a reçu de S. M. une belle médaille représentant le sacre.) Aux champs de Tolbiac, témoins de sa victoire, Le front couronné de lauriers 9 Clovis disoit « Le monde appartient aux guerriers; Accouroient élever sa superbe jeunesse : « Soldats, dit un vieillard, craignez votre allégresse; » Vous trompez ce jeune vainqueur. Tome 9. Le monde est à Dieu seul; Dieu seul en est l'arbitre ; »La force, en vain, l'ose ravir : Les peuples qu'à son joug elle pense asservir, » N'ont jamais avoué son titre. » Insensé, qui se livre à son fragile appui ! Les Gaulois et les Francs écoutent en silence: Il se lève : « Vieillard, daigne m'instruire encor, «Viens, reprend le vieillard, sur le livre divin » Viens inscrire ton nom et ta reconnoissance; »Ne crains pas un présage vain ; >> Si mon Dieu, dans ce jour, t'arme de sa puissance, » Ces peuples, à l'envi, jurant l'obéissance >> Se confieront à ton destin. » Clovis l'avoit suivi dans l'enceinte sacrée, Pour immoler ses dieux et leur culte sanglant Les peuples l'observoient émus d'un saint espoir : Son cœur l'a prononcé, sa bouche le répète, Et le vieillard prioit : « Dieu, bénis sa famille ! Que de sages, que de héros ! Quelles nobles vertus et quels vaillans travaux " » Fondent l'éclat dont elle brille! » Clovis ! quel avenir se déroule pour toi ! » Mais, sur l'autel de Dieu tu prends le diadême ; » C'est Dieu qui, te proclamant Roi, T'impose sa justice et sa bonté suprême : » Mérite ses bienfaits, du grand peuple qui t'aime >> Tu seras l'exemple et la loi. » Vous, qu'aux décrets du ciel devoit le cours des âges, Dans ce pacte religieux, Vous avez imité vos illustres aïeux, Et conquis les mêmes hommages. La France toujours libre, et toujours unanime,.. Qui donc les inspira ces âmes généreuses, Dont les marbres vivans, les bronzes révérés Qui nous les ramena pour vaincre nos revers, Et, quand devant ses feux la liberté tremblante Glorieux exilé, père de la patrie, Nos succès, nos malheurs, nos efforts, nos dangers, Tu le rêvois alors ce pacte protecteur; Et pour toi, c'étoit peu que l'Europe irritée A ta voix calmât sa fureur; Il falloit que la France, heureuse et respectée, Qu'à son royal libérateur. 1 Et la patrie à peine échappée au naufrage Et son amour déçu s'effrayant de son deuil, Quels chants ont retenti dans les áirs agités ? |