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Chez MESNIER, Libraire-Imprimeur, rue Saint-Severin,au Soleil d'Ors
ou en fa Boutique, Grande Salle du Palais, même Enseigne.

M. DCC. XXXII.

AVEC APPROBATION

ET PRIVILEGE DU ROY.

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PRÉFA CE
FACE

ES Questions qui naiffent de la contrarieté des Loix & des Coutumes, & que nous appellons communément au Palais Questions mixtes, n'ont jamais été plus univerfellement difcutées que de nos jours, & nous en avons l'obligation à M. Froland, ancien Avocat au Parlement.

Il y a environ 13 à 14 ans que nous nous affemblions un grand nombre de Confreres tous les Samedis dans la Bibliotheque leguée par M. de Riparfond, à l'ordre des Avocats, & l'un de Meffieurs les Gens du Roy avoit coûtume de s'y trouver; on y éxaminoit, & difcutoit certaines difficultez de Jurifprudence: mais plus ordinairement on mettoit en concurrence une Coutume avec une Coutume; l'usage d'un Parlement avec l'usage contraire d'un autré Parlement ;& M. Froland nous apprend dans les Préfaces de fes Livres qu'il avoit fourni un gros Cahier, & même grand nombre de Cahiers fur ces fortes de Questions.

En 1722. il nous donna fes Memoires fur le SenatusConfulte-Velleyen; c'eft une branche de la matiere vafte & étendue des Statuts perfonnels & réels ; & il s'engageoit dans la Préface de ce premier Volume de nous faire part. dans la fuite, de fes autres Mémoires fur les Statuts en général.

J'attendois toûjours l'exécution d'une promeffe auffi solemnelle, & je trouvois que M. Froland tardoit beaucoup. En 1727. je me déterminai de faire imprimer mes Questions fur les Démiffions de Biens,dont j'avois obtenu le Privilege dès 1724. & la Question VI. contenoit une Differtation d'une centaine de pages, qui renfermoit tous les grands principes des Statuts..

Je ne prefentois pas cet Ouvrage d'un Volume si médiocre, & fur une matiere fi ample, pour un Traité com plet & entier; cependant, & je ne fçai par quel motif, M. Froland veut que je lui aye fait un petit larcin de la primauté.

S'il eft vrai que je l'aye prévenu, & que j'aye parcouru avant lui une Terre qu'il n'auroit fait que nous montrer jusqu'alors, je n'avois pris que les grandes routes, & celles, qui font les plus frayées. Pour lui,il étudioit le Païs depuis long-tems, & je lui laiffois l'honneur de nous annoncer fes. découvertes particulieres ; de nous montrer les chemins. les plus courts; de nous indiquer les voyes secrettes ; de nous faire appercevoir les dangers, & de nous mettre en possession d'une terre, dont tant d'habiles Capitaines

avant lui avoient tenté la conquête. Ces Arrefts en grand nombre, qu'un long usage lui avoit fait tomber entre les mains, étoient de fûrs garands d'une victoire complette. Avec de telles espérances, comment pouvois-je me difpenfer de ranimer le zele de M. Froland? Je le priai; je le conjurai; je le fommai même fur la fin de ma Differtation de s'acquitter envers le Public, & de fatisfaire à l'impa

tience commune.

Ma voix s'eft fait entendre, & nous avons eû fon Ou vrage en 17229.

Il a pour Titre: Memoires fur la nature & la qualité des Statuts, concernans diverses Questions mixtes de Droit, & de Coutume,& la plupart des Arrests qui les ont décidées. Cet Ouvrage eft en deux Volumes in-4°.

Dans la Préface du fecond, M. Froland y marque qu'il fe fcroit fait un plaifir d'expliquer fingulierement plufieurs Questions qui se prefentent souvent au Palais, & dont il fait le détail,mais il observe que ce fecond Volume auroit été trop confidérable, & n'auroit plus eu de proportion avec le premier ; & dans la crainte de choquer la vûë, il déclare qu'il juge à propos de differer.

Quelque temps avant que cet Ouvrage parût, M. Fraland me propofa de faire des Conferences avec lui, apparemment pour y agiter les Questions qu'il avoit differé d'expliquer, & il crût devoir m'ajoûter que M. Maillard fi connu par fon Commentaire fur la Coutume d'Artois, à qui il avoit fait la même propofition, l'avoit accepté de

bon cœur.

a iij

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