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tel bonheur. Je me livrais à cette espérance; la vie m'était à charge, je méprisais ce qui me reste à vivre dans une débile vieillesse. Je m'élançais dans ces années infinies, dans cette jouissance de toute une éternité, quand tout à coup ta lettre m'a réveillé, et j'ai perdu ce beau rêve. Je le reprendrai après en avoir fini avec toi. »>

Sénèque, en effet, après avoir discuté la question que lui posait Lucilius, revient à son rêve, et le fait en termes qui me semblent pleins de l'inspiration chrétienne :

« Quand viendra ce jour..., je laisserai mon corps où je l'ai trouvé; je me rendrai aux dieux... Cette vie mortelle que nous sommes obligés de subir n'est que le prélude d'une vie meilleure. De même que le sein maternel nous garde pendant neuf mois et nous prépare pour ce monde dans lequel nous entrons, lorsque nous sommes en état d'y respirer et d'y vivre; de même aussi, tout le temps qui s'écoule depuis l'enfance jusqu'à la vieillesse, ne fait que nous préparer comme à une naissance nouvelle... Aujourd'hui nous ne pouvons encore vivre dans le ciel, nous ne pouvons que le voir de loin... Tout ce qui est autour de toi, considère-le comme le mobilier d'une hôtellerie. Tu n'as autre chose à faire que passer... Dépose ton fardeau ; pourquoi hésites-tu? N'as-tu pas déjà pour venir en ce monde quitté le corps dans lequel tu étais enfermé? Tu luttes et tu te rattaches à la vie; de même aussi, lorsque tu es né, ta mère ne t'a mis au monde que par un grand effort. Tu gémis et tu pleures; de même aussi, nous ne naissons qu'avec des larmes... Un jour viendra qui lèvera le voile... les secrets de la nature te seront découverts; les nuages qui l'entourent se dissiperont, un jour brillant te frappera de toutes parts. Alors en te voyant tout entier au sein de la toute lumière (cùm totam lucem totus aspexeris), que tu n'aperçois aujourd'hui que par l'étroite ouverture de tes yeux, tu comprendras que tu n'avais vécu que dans les ténèbres... >>

Dans la Consolation à Marcie, les contradictions de Sénèque sont plus frappantes que partout ailleurs. Après avoir dit (ch. 19) que « la mort n'est ni un bien ni un mal, qu'elle n'est rien et réduit tout à rien, qu'elle nous replace où nous étions avant de naître,» Sénèque arrive à la fin à donner à Marcie des consolations toutes contraires :

« Ce qui a péri est seulement l'image de ton fils, et une image qui était loin de lui ressembler parfaitement. Lui-même est immortel et plus heureux aujourd'hui qu'il est dépouillé de tout fardeau étranger. Ces os que les nerfs environnent, cette peau qui nous couvre, ce visage, ces mains et tout ce qui nous entoure, ne sont que les chaînes et la ténébreuse prison de notre âme. L'âme en est accablée, gâtée, obscurcie, jetée dans le mensonge, éloignée de la vérité qui lui appartient: l'âme a toujours à lutter contre le corps, si elle ne veut être asservie et s'affaisser tout à fait. L'âme s'efforce pour remonter d'où elle est partie, là où l'attend un repos éternel, et au lieu de la grossière confusion de ce monde, la pure et lumineuse vision de la vérité.

<< Ne cours pas au tombeau de ton fils: il n'y a là que des os et de la cendre, la moindre partie de lui-même, ce qui fut le voile ou le vêtement, plus qu'une portion de son être. Il a fui tout entier... Pendant quelques jours, il s'est arrêté au-dessus de nous, afin d'être purifié et de secouer... la poussière de cette vie terrestre. Aujourd'hui, monté plus haut, il vit au milieu des âmes heureuses... Il aime à abaisser ses regards sur la terre, car il y a une certaine joie à voir d'en haut ce qu'on a quitté. Tâche donc de vivre, Marcie, comme si tu vivais sous les yeux de ton fils et de ton père, non pas tels que tu les a connus, mais plus grands, meilleurs, plus élevés..., libres au milieu d'un monde éternel...»

FIN DE L'APPENDICE AU TOME SECOND.

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Syrie et Asie mineure. Puissance des anciens cultes. Influence grecque.

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Vers la fin de la république, Rome entourée encore de puissances indé-

pendantes ou ennemies.

Les Germains surtout et les Parthes

Des Germains. Distinction entre les races germaniques.
Caractère d'indépendance et de désunion de la race germanique.
L'empire des Parthes. - Sa constitution féodale.

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Danger extérieur de l'empire romain, vers la fin du viie siècle. Inva-
sions parthiques et germaniques.

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